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En prenant la direction du sud-ouest de Bruxelles, les tunnels ont quelque chose de théâtral. La plus belle partie de cet édifice, désormais limité à 50 km/heure, nous fait passer sous les Arcades du Cinquantenaire. Sous le dôme de cet édifice Léopoldien, flotte un énorme drapeau tricolore. Il est la transition spectaculaire vers l'avenue de Tervuren où les ambassades de contrées souvent éloignées font flotter leurs couleurs dans des dimensions plus diplomatiques. Passé le bâtiment, conçu par l'architecte Gédéon Bordiau afin de concentrer en un seul lieu "tout le savoir de la nation", le rond point Montgomery marque l'entrée de la commune de Woluwe-Saint-Pierre. Dans sa maison communale, le bourgmestre Benoît Cerexhe, nous reçoit dans un bureau impressionnant. Sur la cheminée, d'anciens sceaux des Seigneurs de Stockel semblent soutenir une hotte où nous est racontée la légende locale des chaudrons. Soutenant le plafond, une frise due à Robert Degenève évoque différentes scènes de la vie de la Woluwe: le Val Duchesse, la forêt de Soignes et la chasse, des scènes paysannes avec la vieille église Saint-Pierre, la ferme de Bemel et le château Kieffelt. Ce décor noble et paysager est une transition idéale pour arpenter les dédales du parc de Woluwé: " une des grande fierté de la commune" explique le premier édile. Fort de presque 70 hectares, il est un des plus grands espaces verts de Bruxelles. " C'est à l'occasion de l'exposition internationale de 1897 que Léopold II a souhaité relier le Cinquantenaire au parc de Tervuren via un parc attractif pour la bourgeoisie", informe Benoît Cerexhe . Construit en valons et collines, ce jardin à l'anglaise est le fruit de trois années de travaux. Emile Lainé, son architecte, propose une échappée de sentiers et de routes carrossables, jadis par des "ducs": ces voitures hippomobiles de la Belle époque. Fier de quatre étangs artificiels remarquablement entretenus tout au long de l'histoire, le parc de la Woluwe s'étend sur les communes de Woluwe-Saint-Pierre mais aussi d'Auderghem. On y retrouve quelques uns des arbres spectaculaires de la capitale européenne. Restauré au lendemain de la Première Guerre mondiale, il est classé depuis 1972. Jusqu'il y a peu, le baron Edgar Kesteloot, qui fut jadis conseiller scientifique du Jardin Extraordinaire, guidait volontiers les passionnés le long des étangs. " On y vient du tout Bruxelles et d'ailleurs", reconnait Benoît Cerexhe qui témoigne qu'en cette période particulière, plusieurs réflexions ont été menées afin de "contrôler une affluence parfois trop importante". Le Bourgmestre tient à souligner que ce joyau de verdure est parcouru avec attention par les promeneurs et autres joggeur s: "cela se passe remarquablement bien et les gens le respectent". Situé en grande partie sur le territoire woluwésien, il n'en est pas moins propriété de la région bruxelloise. " Ce site Natura 2000 comporte en son sein un domaine sportif, ancien attribut de l'Etat Fédéral", fait savoir le premier magistrat. Il est vrai que jusqu'il y a cinq ans, seuls les fonctionnaires fédéraux y avaient accès. " Quand je suis arrivé à la tête de la commune (il y a huit ans NDLR), j'ai proposé d'acquérir le complexe pour l'euro symbolique via un bail emphytéotique d'une durée de 27 ans", fait-il remarquer . "Charge à nous d'entretenir le bâtiment, ce que nous avons fait via des investissements importants." Natif de la rue voisine du chant d'oiseau, Eddy Merckx y a accompagné le beau vélo de Ravel en 2015. Un parc qui fut également mobilisé en 2019 suite au passage du tour de France, en présence du Cannibale. Il y a deux ans, la Stib y a mis en phase test des bus autonomes sans chauffeur. Une première bruxelloise.