...

Le 5 juillet, la 1ère session de l'épreuve a délivré 333 autorisations aux candidats de s'inscrire en 1ère année de médecine ou de dentisterie. Samedi dernier se tenait la 2e session dont les résultats seront connus le 5 septembre (chaque candidat pouvant vérifier en ligne s'il a réussi). C'est la dernière fois qu'il "suffit" de réussir l'examen pour pouvoir s'inscrire en médecine. Dès l'an prochain, un véritable concours classera en ordre utile un nombre d'étudiants correspondant au nombre de numéros octroyés par l'Inami. En réalité, pas tout à fait puisque si le nombre de candidats ayant réussi l'épreuve 2022 est supérieur aux 744 numéros Inami délivrés pour 2028, la FWB s'est engagée, dans un accord signé avec le ministre Frank Vandenbroucke en mars, à résorber l'excédent au cours des trois premières années d'organisation du concours. "Sur 4620 inscriptions confirmées, quelque 4 200 candidates et candidats se sont effectivement présentés à Brussels Expo pour prendre part à l'épreuve, soit un taux de participation de 90%", a précisé l'Ares (Académie de recherche et d'enseignement supérieur). "Sur l'ensemble des participantes et participants, environ 80% avaient pris part à au moins l'une des éditions précédentes. On comptait donc près de 20% de premières participations à cet examen. En termes de genre, on compte deux fois plus de candidates que de candidats. Par ailleurs, 43% sont des personnes non résidentes et plus de 80% envisagent des études en médecine."Un étudiant contacté par le jdM et qui se destinait aux études de dentisterie s'est dit "effaré" par le niveau de l'examen. Sortant pourtant d'un grand collège bruxellois en math-science forte, il a trouvé l'épreuve irrespirable et impossible à réussir. Il envisage d'ailleurs de faire une 7e spéciale science et math à l'Athénée Robert Catteau pour se mettre au niveau. "C'est d'un niveau très supérieur aux exercices auxquels nous sommes habitués en fin d'humanités. C'était également beaucoup plus difficile que les tests que j'ai fait sur des épreuves antérieures de l'Ares qui sont disponibles sur internet." L'impétrant laisse entendre que cette année, le niveau a été relevé de manière substantielle étant donné l'arrivée du concours l'an prochain qui devrait faire encore plus de déçus puisque certains auront réussi l'épreuve mais seront quand même surnuméraires... Emila Hoxhaj, présidente, porte-parole de la FEF (Fédération des étudiants francophones), confirme: "Nous avons été au contact de nombreux étudiants samedi et il leur paraissait que cet examen est extrêmement difficile. Les collèges et athénées ne préparent absolument pas à des tests d'un tel niveau. Par ailleurs, les jeunes étudiants sont rarement confrontés à des questions à choix multiples (deux séries de 60 QCM, ndlr)." Emila Hoxhaj ne peut en revanche confirmer que l'examen cette année ait été à dessein complexifié car pour cela il faudrait des preuves solides (lire encadré). La présidente de la FEF se prépare tant bien que mal à un concours désormais coulé en force de chose jugée et auquel on ne peut que s'adapter. "Nous continuons notre combat contre toute forme de filtre à l'entrée. Dans l'optique de pénuries importantes de médecins, c'est presqu'un crime de santé publique."Enfin, pour préparer les étudiants, le mieux est d'organiser des remédiations dans le cursus des 5e et 6e années de lycée et d'athénée. Toute formation privée à l'examen d'entrée peut coûter jusque 2.000 euros, privilégiant certains étudiants au détriment d'autres. Quant aux 7e années spéciales organisées par certains athénées et collèges, elles entraînent malgré tout des frais considérables pour les parents. La FEF continue de se positionner pour une démocratisation la plus totale des études en général et celles de médecine en particulier.