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La satisfaction des Belges vis-à-vis de leur système de soins était historiquement très haute. Mais un sondage mené en Flandre par le Gemeente-Stadsmonitor indique que cette satisfaction est en chute libre. En cause, selon l'Absym, la réforme hospitalière menée par Frank Vandenbroucke qui oblige les patients à migrer vers des institutions de plus grande taille et la pénurie de généralistes tant en ville qu'à la campagne. L'Absym propose au prochain gouvernement 12 remèdes (un peu comme les 12 Travaux d'Hercule): 1. Remettre réellement le MG au centreL'Absym estime que le médecin généraliste doit conserver la position centrale dans le réseau de soins de première ligne. Le généraliste guide le processus de prise de décision, à la fois diagnostique et thérapeutique. Or le gouvernement, bien qu'attaché à ces principes, ne les applique pas, en témoignent les projets pilotes de soins intégrés. 2. Réduire les réglementations et garantir la cogouvernanceLes hôpitaux sont accablés par une règlementation effrénée, se plaint l'Absym. Ce poids administratif détourne le médecin de sa tâche principale: soigner. Le syndicat propose d'impliquer davantage les médecins dans la cogouvernance hospitalière. 3. Tout ou rien pour la réforme de la nomenclatureL'Absym estime que la question des honoraires et des suppléments ne se règlera que si on réforme la totalité de la nomenclature et en même temps. "La réforme conduira finalement, dans la troisième phase, à une révision globale et une redistribution des honoraires fixés par l'Inami. Une redistribution ne peut avoir lieu qu'entre toutes les prestations, et non entre une partie d'entre elles. En l'absence d'un accord sur la totalité, rien ne pourra être modifié. La réforme de la nomenclature ne peut pas se transformer en une opération d'économies. Elle ne peut être considérée indépendamment du débat sur les suppléments qui financent en partie les hôpitaux."4. Plus d'attention pour les spécialistes extra-murosLes 9.000 spécialistes extra-muros méritent la même attention que leurs collègues en hôpital, insiste l'Absym. L'activité extra-hospitalière, moins coûteuse, pourrait représenter un tiers du total. Mais les Fédérations hospitalières "freinent des quatre fers". Ainsi les ophtalmologues pourraient effectuer des opérations de la cataracte extra-muros. Il en va du même principe pour de nombreux autres spécialistes: les dermatologues, les chirurgiens maxillo-faciaux, les ORL, les gynécologues, les urologues, les spécialistes en médecine physique, les gastro-entérologues, les chirurgiens orthopédistes et plasticiens. 5. Une rémunération correcte pour la permanence des médecins spécialistes lorsqu'ils travaillent en soirée, le week-end et les jours fériés. 6. Concentrons les soins, uniquement dans l'intérêt du patient et non pas dans l'intérêt des grands centres universitaires, plaide le syndicat. "Pour certaines pathologies comme le cancer du sein, le cancer tête et cou, la traumatologie, la chirurgie du pancréas et de l'oesophage, les soins seront concentrés dans les universités et quelques grands centres et rendus presque impossibles pour toute une série d'hôpitaux." Tant que c'est dans l'intérêt du patient, c'est parfait. Mais cette centralisation va parfois au-delà des règles d'evidence based, estime l'Absym. 7. Tarif avantageux pour les patients réellement dans le besoin. L'Absym propose de réserver les avantages de l'intervention majorée (BIM) à environ 1,1 million de patients réellement dans le besoin et non, comme actuellement, selon certaines sources, à 2,2-2,7 millions de Belges (un sur cinq) qui parviennent "astucieusement" (dixit l'Absym) à cacher une partie de leur patrimoine. 8. Les connaissances médicales sont déterminantes, les lignes directrices viennent en soutien.9. Vie privée et utilisation correcte des données de patients."Les patients ont le droit de décider quels prestataires de soins peuvent avoir accès à leurs données médicales. Le consentement éclairé des patients n'est pas un concept élastique et ne peut être ouvert à l'interprétation."10. Inflation et norme de croissance. L'Absym estime que la norme de croissance doit intégrer l'inflation et se situer à 3,5 - 4% au-dessus de celle-ci pour vraiment rencontrer les besoins des médecins, soignants et patients. 11. "Mieux" d'autorité et non plus d'autorités. L'Absym pourfend la multiplication des groupes de travail et des commissions. Les participants croulent sous les rapports d'experts et de consultants "rédigés en termes vagues". "Les projets doivent pouvoir être évalués en fonction d'objectifs et de paramètres clairs. Un grand ménage s'impose et les ressources libérées devant être redirigées vers les soins aux patients."12. Affiner la planification de l'offre médicale. Les jeunes spécialistes sont formés dans une spécialité à un moment donné alors que d'autres spécialités sont en pénurie. "Cette inadéquation ne peut s'améliorer que si l'on tient compte des besoins et des idées des organisations de médecins, qui peuvent déterminer les besoins de chaque spécialité de manière beaucoup plus précise."