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Elle tire son nom de la marque allemande de chocolat que l'on trouve aux caisses de nos grandes surfaces. Si les barres chocolatées extrêmement populaires en Allemagne qu'elle propose sont une question de goût, on ne peut douter de celui, artistique, de l'héritière et copropriétaire de l'entreprise fondée en 1912, Marli Hoppe-Ritter. Reprenant l'immuable forme carrée sous laquelle se présentent les diverses déclinaisons de Ritter Sport, elle a cherché à retrouver la forme de ce génial et simplissime packaging dans l'art moderne et contemporain, faisant sien le titre d'une oeuvre de Josef Albers, Homage to the Square (dont on peut voir une étude dans la collection... Mercedes-Benz!, et la version finale dans celle de Würth! ). Peu à peu, cette férue d'art a ainsi amassé plus de 1.200 oeuvres, réunissant peintures, sculptures, objets et oeuvres graphiques prenant pour sujet le parfait quadrilatère, lequel a eu notamment les faveurs des constructivistes comme Malevitch, du mouvement De Stijl, ou un peu plus tard, de la peinture abstraite. Une collection qui ne pouvait que terminer dans un musée qui lui est dédié (à quand un musée du cuberdon en Belgique, qui prendrait le cône comme thématique artistique? ), situé non loin de Stuttgart, ouvert en 2005, et dont les ouvertures justement - et même les plafonds striés imaginés par l'architecte Max Dudler - reprennent le thème du carré. Pas du tout redondante, présentée de manière aérienne (comme l'aire de la figure? ) à la manière de la géométrie dans l'espace, la collection se révèle colorée, diverse, passant du minimalisme aux artistes concrets zurichois, d'une sphère faite de carrés en suspension du sculpteur François Morellet, aux oeuvres colorées et en relief d'Helmut Bruch, Imi Knoebel, en passant par de grands monochromes de Camille Graeser, voire une immense installation faite de carrés blancs, signée Beat Zoderer. Bien évidemment, le Bauhaus est présent notamment par l'entremise du régional Willi Baumeister. Et si les artistes allemands dominent, on note cependant la présence d'artistes étrangers comme Geneviève Claisse, Marcello Morandini, Maurizio Nannucci, Leon Polk Smith et bien sûr de Victor Vasarely, dont l'oeuvre est à nouveau à la mode (aucun artiste belge, même pas un Marthe Wéry ou un Walter Leblanc! ). À cela s'ajoutent des expositions temporaires, dont l'une actuellement se consacre à l'artiste allemand Peter Weber, au style très... carré, et l'autre au Jeu dans l'art, symbolisé par le dé à six faces de six, haut de 30 centimètres, le "Glückwürfel" imaginé par Timm Ulrichs. Bref, de l'art au carré qui ne tourne pas en... rond.