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A l'IKOB, Musée d'Art contemporain de la Communauté germanophone qui fête cette semaine son 28e anniversaire, une exposition particulière et éphémère de l'artiste Miltos Manetas, présente durant tout le mois de février, 28 petits tableaux portraits de Julian Assange. Toujours emprisonné en Angleterre, le créateur de Wikileaks (à la base de révélations tonitruantes comme les Panama Papers qui ont fait les choux de gras de journaux qui l'ont lâché depuis) se présente comme journaliste, alors que d'autres l'accusent d'espionnage, ayant révélé des secrets d'états américains notamment, des exactions et autre bavures en Irak et en Afghanistan. Son site a dénoncé aussi bien les exactions de régimes totalitaires (ce que ses censeurs "démocrates" oublient étonnamment de mentionner) que de "grandes démocraties", ce qui lui a été reproché sous couvert d'avoir mis des vies d'agents en danger (les services de renseignements américains ont reconnu depuis que ce fut très peu le cas et dans un nombre très limité). Une partie de l'opinion le considère à l'image d'Edward Snowden et d'autres comme un lanceur d'alerte. Ce dernier a d'ailleurs révélé comment les États-Unis espionnent leurs propres alliés à des fins économiques, et réclame sa libération. Rappelons que la Grande-Bretagne, si elle ne l'a pas extradé, uniquement pour raisons de santé en janvier, refuse de libérer, de peur qu'il se volatilise. Son délit: ne pas s'être présenté à un contrôle régulier lorsqu'il portait un bracelet de sécurité, ce qui lui vaut d'être dans une prison de sécurité maximale, alors qu'il était soupçonné de viol par deux Suédoises qui ont depuis étrangement renoncé à leur action en justice. Il est désormais avéré que la justice suédoise et américaine se sont rencontrées en 2010 dès avant le dépôt de la plainte. Ceci après la trahison du président équatorien actuel: bras droit pourtant du précédent qui avait accordé l'asile dans l'ambassade d'Equateur de Londres pendant 7 ans, il s'est fait, à force de pressions, retourné. Par ce geste artistique gracieux dans tous les sens du terme (chaque jour de l'expo, tout le mois de février, un visiteur pourra repartir avec l'un des portraits), l'artiste entend défendre et attirer l'attention sur son cas, au travers de portraits différents (sur l'un deux il ressemble à Karl Marx- ce qui va forcément aggraver son cas). Ils disparaîtront, l'un après l'autre au fil des jours, comme si chaque "enlèvement" marquait un jour supplémentaire dans son emprisonnement. Cette exposition germanophone louable, on doute qu'elle émeuve les autorités britanniques ou américaines, tient autant de la performance que de l'exposition. Bref, héros ou traître, à Eupen, Assange passe... avant qu'il ne trépasse?