...

L'histoire de Maserati remonte à 1914. Six frères, Alfieri, Bindo, Carlo, Ernesto, Ettore et Mario, décident de monter une entreprise de bougies et de bobines dans la ville de Bologne. Dix ans plus tard, ils se lancent dans les voitures sportives. Durfal Alfieri gagne le Targa Florio au volant de sa Tipo 26. Le début d'une vraie success-story. Mais la production est arrêtée pendant et après la Deuxième Guerre mondiale. La reprise est difficile. Les frères Maserati se voient obligés d'étendre leurs activités aux coupés sportifs de luxe et aux limousines quatre portes. Bora, 500 GT, Ghibli, Khamsin, Kyalami, Merak ou Quattroporte, ça ne vous rappelle rien? Autant de véhicules de tourisme exclusifs et hors de prix réservés aux plus nantis. En 1968, Citroën rachète Maserati. Également en difficulté, l'entreprise française finit par s'en débarrasser en 1975 pour trois francs six sous. De Charybde en Scylla, Maserati débarque chez le prestigieux constructeur De Tomaso, mais le quitte pour Ferrari. Une aventure de courte durée également, puisque le constructeur italien rejoint l'écurie FCA (Fiat Chrysler Automobiles), qui deviendra Stellantis en 2020, après la fusion de FCA et de PSA (Peugeot-Citroën-Opel). Le patron de Stellantis, Tavares, a donné un nouveau sursis à Maserati jusqu'en 2030. La gamme se compose aujourd'hui des limos Ghibli et Quattroporte, des SUV Levante et Grecale, ainsi que de la supercar MC20. Le futur de Maserati dépend fortement de la suite qu'il donnera au futur plan stratégique Dare Forward 2030 du groupe FCA, qui prévoit que tous les nouveaux modèles de chez Maserati seront équipés d'un groupe motopropulseur 100% électrique. En attendant, attardons-nous sur la Maserati Grecale, développée à Modene dans l'Innovation Lab de la marque italienne et inspirée de l'Alfa Stelvio. Son nom renvoie au vent fort du nord-est du bassin méditerranéen. La ressemblance avec sa grande soeur, la Levante, est frappante, même si le museau de la Grecale rappelle celui de la MC20. Sous le capot de la version Trofeo (prix de base: 118.601 euros), on retrouve d'ailleurs le moteur turbo V6 530 CV de cette dernière, qui permet à la Grecale de passer en 3,8 secondes de 0 à 100 km/h. Pour celui qui se contenterait de moins puissant, il existe aussi une version hybride équipée d'un moteur quatre cylindres 2 litres 300 CV et d'une petite assistance électrique. La Grecale GT (prix de base: 88.250 euros) renferme quant à elle un moteur quatre cylindres plus puissant (330 CV), le même que l'on retrouve dans l'Alfa Stelvio et la Giulia. Pour 2023, Maserati annonce aussi l'arrivée de la Grecale Folgore (qui signifie la foudre en italien), strictement électrique celle-là. Le Vehicle Dynamic Control Module (VHCM) permet quatre types de conduite: Comfort, GT, Sport et Off-road. Quant à la version Trofeo, celui-ci permet également un mode Corsa. La transmission automatique est standard et se commande via les touches de la console centrale. Pendant la conduite, Alexa d'Amazon répondra à toutes vos demandes. Vous pensez à quelque chose, elle vous le trouve. Cinq écrans au total, dont un affichage tête haute, informent le conducteur et les passagers et leur indiquent le chemin. L'écran tactile 12,3 pouces de la console centrale sert d'interface pour ce système d'infodivertissement dernier cri. À Modene, on a enfin compris que digitalisation et connectivité participaient aussi du plaisir de conduite. Il en va de même pour les modèles similaires des marques allemandes de luxe. Le prix est lui aussi impressionnant: avec les accessoires supplémentaires, il vous en coûtera vite 100.000 euros. Si vous mettez sans cesse les gaz avec la Grecale GT, votre consommation moyenne s'élèvera vite à 14 l/100 km, mais dans notre pays, aux embouteillages fréquents et aux routes cabossées, une conduite adaptée réduira celle-ci à 9 l/100 km. C'est à vous de voir donc! L'habitacle témoigne du savoir-faire de Maserati. En termes de conception et d'habillage, ses designers n'ont clairement rien à apprendre de leurs homologues. L'horloge analogique du tableau de bord a ici été remplacée par une version digitale et complétée par une assistance vocale. Celle-ci fonctionne d'ailleurs moyennement bien. Le volet supérieur de la grande tablette verticale, plutôt ergonomique, comprend les fonctions habituelles. La partie inférieure est réservée à l'airco et à l'éclairage. Quant aux touches de sélection du bloc de vitesses, celles-ci se trouvent entre les deux. Le volant tient bien en main et les sièges en cuir épousent parfaitement le corps. Que demander de plus quand on est fan de Maserati?