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Groupe de hard-rock sulfureux pour rire, Blue Öyster Cult fut considéré à sa grande époque comme les intellectuels du genre, ce qui au départ peut sembler antinomique. Disparu des radars à la fin des années 80, le groupe a cependant continué à tourner voire à enregistrer, bien que son dernier album studio, pas mauvais d'ailleurs, Curse of the Hidden Mirror... datait de 2001. Depuis Allen Lanier, membre historique est décédé, laissant orphelins le guitariste Éric Bloom et Buck Dharma Roeser, derniers membres originaux du quintet. Lequel revient avec un album édité chez un label napolitain qui fait un peu office de cimetière des éléphants du heavy metal. Or, divine surprise, l'album s'apparente à une résurrection: entre rock saignant ( It Was Me), hard rock à la Deep Purple ( The Alchimist), AOR digeste ( Box In My Head), pop rock diablement efficace ( The Return of St Cecilia), et clin d'oeil hommage au trash metal d'Anthrax ( Stand and Fight) The Symbol Remains exalte la pertinence des choeurs, la voix puissante de Richie Castellano, celle un peu droopyesque de Roeser, et la guitare prolixe, mais pas rasoir d'Éric Bloom qui évoque par le sens mélodique des ses solos inventifs ( Secret Road) celle de Ritchie Blackmore période Rainbow. Aucun moment de faiblesse dans cet album qui vaut le Fire of Unknown Origin sorti voici près de cinquante ans, dont les paroles avaient en partie été écrites par Patti Smith, petite amie d'Allen Lanier à l'époque, et l'écrivain Michael Moorcock. Quand on vous disait que le culte de l'huître bleue était un repère de hard-rockeurs intellos!