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Ces sanctions visent, par exemple, les travailleurs qui ne rempliraient pas le questionnaire de santé qui leur est envoyé après dix semaines de maladie ou qui ne se présenteraient pas aux entretiens avec leur mutualité. Sur une allocation de 1.600 euros mensuelle, une retenue de 40 euros pourra être effectuée. "Cette mesure est pourtant unanimement dénoncée par les experts, les mutuelles, les associations de patients et les interlocuteurs sociaux. En effet, des études et des expériences menées à l'étranger révèlent que des sanctions en matière d'allocations ne fonctionnent tout simplement pas pour que les malades de longue durée retrouvent un emploi", pointe l'organisme assureur. "Brandir la menace d'une perte de revenu ne peut pas être une solution adéquate: elle mine la nécessaire confiance à l'égard du processus d'accompagnement, et rejette encore davantage dans la misère des personnes qui se trouvent déjà dans une situation très précaire. Seules une approche positive et globale ainsi qu'une politique individuelle et collective de réintégration sont susceptibles de porter leurs fruits."Pour la Mutualité chrétienne, il est d'autant plus incompréhensible d'adopter une telle mesure dans un contexte où de nombreuses personnes ont déjà des difficultés à boucler leur fin de mois. "Et les ménages dont un membre est malade de longue durée sont encore plus vulnérables. À titre d'exemple, 40% d'entre eux doivent reporter des soins médicaux. Il est donc absurde qu'un ministre de la Santé publique pense qu'imposer une sanction financière à un groupe qui peine à financer les médicaments nécessaires puisse être une bonne mesure." L'organisme assureur estime que cette mesure sert à détourner l'attention des véritables causes de l'augmentation du nombre de malades de longue durée: le vieillissement de la population en âge de travailler, l'âge de la pension retardée, les mesures de fin de carrière de plus en plus limitées et les conditions de travail qui rendent malades.