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Le remboursement du test PCR covid est interdit aux patients qui ne sont pas gravement immunodéprimés, de même qu'aux femmes enceintes. Il ne sera remboursé que "exceptionnellement chez les patients souffrant d'immunosuppression, d'hémopathie maligne, de néoplasie active, de pathologie chronique sévère du coeur, du poumon, du rein, de maladie cardiovasculaire, de diabète ou d'HTA de même qu'aux patients âgés de plus de 65 ans." La raison du déremboursement du test est son prix: 43,63 euros. Au pic de l'épidémie, ce prix était justifié par la lourdeur de sa réalisation. Mais depuis, de nouvelles machines automatisées le réalisent rapidement. Il semble nécessaire, plutôt que de l'interdire, de revoir son prix à la baisse. J'exerce à Colfontaine où le revenu moyen est bien en deçà du seuil de pauvreté. C'est aussi l'une des villes où la prévalence des maladies chroniques est la plus élevée. Je trouve dérangeant de prescrire ce test à des patients qui ne pourront pas le payer. Un grand nombre de patients qui ne sont pas immunodéprimés auront des contacts avec des patients immunodéprimés et des femmes enceintes, en ignorant qu'ils sont infectés. Ils risquent par ailleurs de graves complications telles que la fibrose pulmonaire, l'embolie pulmonaire, la myocardite, l'insuffisance cardiaque, l'accident vasculaire cérébral et l'épilepsie et nécessitent une surveillance attentive. Le dépistage du covid long est, dans les faits, devenu interdit. Il n'en est pas moins vrai que le coût du dépistage massif est exorbitant. Il faut donc le réserver aux patients présentant des symptômes très suspects. Curieusement, si le test PCR covid n'est pas remboursé lorsque ces mêmes patients consultent un médecin en dehors de l'hôpital, ils le sont s'ils se rendent dans un service d'urgences.