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Membre de l'agence Magnum et photographe coloriste, Harry Gruyaert parvient, en irisant la couleur, à la rendre sensuelle, radicale, "atmosphérique" voire les trois à la fois. Il y a du Edward Hopper chez cet Anversois qui "dé-peint" souvent des solitudes urbaines (un homme seul debout au coin d'une rue dans la lumière du jour finissante de Ouarzazate), voire des communautés individualisées, des perdus et pas perdus de halls de gare, des aéroports impersonnels témoins de solitudes personnelles. Du Spilliaert diurne aussi, notamment dans cette photo d'un homme à chapeau arpentant solitairement la digue d'Ostende sous un ciel tourmenté et portant lumineux. Chez Harry Gruyaert, le "vide" est rempli de couleurs.