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Un an après... Si peu de gens aurait, il y a un an, pu prévoir l'ampleur de la crise du Coronavirus sur la planète, personne n'aurait pu parier sur l'extraordinaire élan de solidarité de millions de chercheurs pour accomplir ce qu'on ne peut appréhender que comme des exploits. C'est pour cela que le constat de Sophie Lucas, immunologiste et présidente de l'Institut de Duve (UCLouvain), est avant tout positif: "On a appris beaucoup de choses au sujet du virus, notamment sa séquence, sa constitution et l'identité de la protéine qu'il faut cibler avec les vaccins. Surtout, on a réussi à développer pas un, mais des vaccins en un temps record: il s'agit d'un exploit technologique inédit. Concevoir et tester un vaccin en six mois, cela paraissait improbable il y a un an. La plupart des vaccins actuels ont été mis au point après des décennies de recherche et de mise au point... Et pourtant, on l'a fait pour le Covid!"Une mise au point dont la rapidité a même fait naître des soupçons paranoïdes sur son efficacité. Ou sur le fait que la solution ait été mise au point... en même temps que le problème, pour gagner des milliards. Inédite aussi, la superposition des phases d'essais cliniques et leur évaluation en temps réel par les agences de régulation a aussi alimenté le soupçon. "Ce n'était pas trop rapide! La pandémie exigeait une telle réaction. Cette réaction unique a été permise grâce aux connaissances scientifiques préexistantes, liées aux épidémies comme celle du Sars en Asie, mais surtout à 200 ans d'histoire de la vaccination, à une technologie innovante à base d'ARN messagers, mais aussi la libération de moyens financiers colossaux et le soutien des États".