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En s'obstinant à déclarer " non-scientifique " le port du masque pour se protéger du Covid-19, en se basant vraisemblablement sur des références caduques de l'OMS, Maggie De Block a aggravé quelque peu son cas. Il eût mieux valu, comme le recommande Nathan Clumeck, grand virologue belge et spécialiste du sida, dire la vérité aux gens : le port du masque est fondamental mais on en a juste assez pour le personnel médical et soignant. La population aurait compris. Mais c'eût été reconnaître la pénurie de masques due à l'impéritie du gouvernement Michel qui en a détruit près de 63 millions en quelques années sans reconstituer le stock. Au début de son mandat, Maggie De Block avait bénéficié des fameux 100 jours, notamment parmi les professionnels de santé, du fait de son passé de médecin généraliste. Elle pouvait, du haut de son statut, clamer tel Charles de Gaulle en Algérie : " Je vous ai compris ". La ministre s'est ensuite lancée dans des réformes de structure courageuses et indispensables qu'aucun de ses prédécesseurs n'avait osées. Mais sans aucun doute a-t-elle lancé trop de chantiers à la fois et a-t-elle manqué d'un échéancier. Son étiquette libérale et sa proximité avec le patronat flamand ont achevé de la décrédibiliser dans un secteur où l'approche collectiviste est dominante surtout après une succession de ministres socialistes pendant des décennies. Elle est, j'ose le dire, également victime de grossophobie, un racisme autorisé que les médias dénoncent rarement. Face au Covid-19, elle a certes réagi beaucoup trop tardivement. Mais cette faute politique est partagée avec la totalité de notre système politico-sanitaire. Maggie De Block est l'héritière de 30 ans de désinvolture commise par la classe politique dans son ensemble qui, tel Herman De Croo, nous fait aujourd'hui la morale. Quant aux récentes économies de 900 millions dont elle partage la responsabilité avec Sophie Wilmès, elles ont été supportées aux deux-tiers par Big Pharma, dont on aura bien besoin dans les mois qui viennent pour nous trouver un vaccin et une thérapie.