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Les buts de l'ASBL sont "de grouper les présidents des conseils médicaux et les présidents de conseils médicaux de réseau en un organisme, de les conseiller dans l'application des législations et des réglementations relatives au fonctionnement des hôpitaux, et en particulier aux relations entre les conseils médicaux et les gestionnaires, de centraliser tous les renseignements concernant la profession médicale et de défendre les intérêts des présidents et des membres des conseils médicaux."L'Absym de Bruxelles est membre effective permanente de l'association. Chaque membre peut démissionner à tout moment en perdant l'ensemble de ses droits. Il est remplacé par son suppléant provisoirement. Est exclu par l'AG par vote secret un membre qui "manque gravement à ses devoirs confraternels" ou "porte atteinte à la réputation de l'association". Il peut toutefois organiser sa défense. L'association vivra des cotisations (maximum 1.500 euros par membre) et d'éventuels subsides ou des honoraires qui passent par les conseils médicaux. Comme toute ASBL, son assemblée générale détient le pouvoir souverain. L'AG se réunit au moins une fois par an. Tous les membres de l'association ont le droit d'assister aux AG et disposent chacun d'une voix. "L'AG est présidée par le président de l'association ou, à son défaut, par le vice-président." Le conseil d'administration de l'ASBL compte entre trois et 12 administrateurs élus par l'AG pour deux ans, exclusivement des présidents de CM et de CM de réseau. Ils ne sont pas rémunérés. "Depuis un an ou deux, je me suis rendu compte qu'on ne se battait plus à armes égales", explique le Dr Gilbert Bejjani, à l'origine de cette association. "Les médecins hospitaliers n'ont assez pas de moyens de pression, même au sein de leur syndicat. On se situe en plein débat autour des articles 154 et 155[1]. Or on considère que le médecin n'a qu'à s'en remettre à son conseil médical. On ne prend pas suffisamment en compte la place du médecin..."L'ABPCM n'est pas un syndicat, précise le Dr Bejjani. "C'est une association qui n'a pas une représentativité per se, comme le Collège de médecine générale par exemple. Donc l'Absym ne s'en mêlera pas. Toutefois, il faut toujours quelqu'un qui "initie" la chose au niveau logistique. Donc l'Absym aidera l'ABPCM au niveau secrétariat mais celle-ci est indépendante de l'Absym. Évidemment, beaucoup de présidents de CM sont membres de l'Absym de fait..."Quel est l'objectif? "En premier lieu: se parler. La loi est la même pour tout le monde. La population est à peu près la même en Belgique avec certes des différences régionales. Il y a par contre des différences réglementaires très grandes entre hôpitaux. Un hôpital A prélève 50% sur un acte et un autre te laisse 100% voire t'octroie une prime pour réaliser l'acte. La variabilité est de 300%... On a l'impression qu'il y a une tendance de la part de certains gestionnaires hospitaliers à vouloir négocier une rémunération avec les médecins un peu comme on négocie un contrat avec une banque. Bien sûr, il y a les règles du marché dépendant de ce que tu apportes comme 'nomenclature', ce que tu apportes comme patientèle. Négocier des rémunérations, ça a du bon quel que soit le modèle. Ça tient compte du marché et des flux d'argent. Mais c'est une manière de commercialiser les soins. Il y a un risque de médecine à deux vitesses. Or si on se fiche de savoir ce qu'une prestation rapporte effectivement à quelqu'un, c'est la fin de la nomenclature et de la prestation à l'acte. Il faut donc absolument clarifier les rétrocessions et les différences entre hôpitaux."Bejjani espère que l'ABPCM puisse se "hisser" au niveau des Fédérations hospitalières dont le budget cumulé annuel se situe aux environs de 20 millions d'euros (à comparer avec le million d'euros que se partagent les trois syndicats médicaux représentés à la médico-mut). L'association devrait, en complémentarité avec les syndicats, soutenir les attentes du médecin spécialiste hospitalier et délivrer un message commun et solide pour alimenter la Commission paritaire médecin-hôpitaux et le groupe de travail médecin-hôpitaux. "On échangera les expériences et la connaissance des réglementations entre les directions médicales et on portera vis-à-vis des syndicats et des institutions le point de vue des médecins hospitaliers..."Le retour est d'ores et déjà positif. Après appel dans la presse, un tiers des présidents des conseils médicaux ont répondu "présent". Les initiateurs de l'association voulaient aller vite pour peser sur les débats actuels en matière de nomenclature et de réforme du financement hospitalier. "L'étude MAHA montre clairement la fragilité des médecins dans l'hôpital. La gouvernance ne peut pas être que financière. Le CM ne donne des avis renforcés au gestionnaire que sur des matières financières. Lors du sympo sur l'avenir des soins de santé organisé par l'Absym (lire jdM n° 2726 du 29/09/2022, NDLR) ont été mises en avant toutes les failles de la représentation des médecins spécialistes hospitaliers. Elles sont nombreuses. Il y a 20 points d'amélioration sur les CM et les réseaux. Mais les hôpitaux ne sont pas prêts à les accepter."Pour Bejjani, le syndicalisme seul ne peut plus représenter la médecine hospitalière. Mais "le plus important est que l'ABPCM ait une approche constructive: partager les bonnes idées dans la transparence".