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L'approche consistant à traiter l'épilepsie par un régime pauvre en glucides est connue depuis une centaine d'années, mais avait été un peu oubliée après l'avènement des antiépileptiques. Néanmoins, environ un tiers des quelque 50 millions de patients qui souffrent de la maladie à l'échelon mondial ne répondent pas à ces médicaments. Tripathi et al. ont recruté 160 patients âgés de 10 à 55 ans qui subissaient encore plus de deux crises par mois en dépit d'au moins trois traitements médicamenteux à dose maximale. Ils ont recommandé à la moitié d'entre eux un régime Atkins modifié consistant à limiter les apports en glucides à 20 g par jour. Tous les participants ont également continué à prendre leurs antiépileptiques standards. Leurs aidants ont consigné les crises et les repas dans un journal de bord et les patients eux-mêmes ont complété un questionnaire d'évaluation de la qualité de vie avant et après l'étude. Après six mois, plus de 26% des patients qui suivaient le régime pauvre en glucides avaient vu leur nombre mensuel de crises diminuer de plus de 50% en comparaison avec le mois précédant le début de l'étude, contre seulement 2,5% des participants du groupe contrôle. Le groupe qui suivait le régime pauvre en glucides rapportait aussi, en moyenne, une amélioration significativement plus marquée de la qualité de vie en comparaison avec le groupe contrôle. Les régimes pauvres en glucides abaissent la fréquence des crises en provoquant un état de cétose, où l'organisme utilise les lipides comme principal carburant, explique le Dr Tripathi. D'après elle, plusieurs mécanismes potentiels pourraient expliquer l'impact positif de cette stratégie sur l'épilepsie, dont notamment une modification du microbiome intestinal, l'inflammation et les signaux électriques entre neurones.