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Philips est une entreprise gigantesque. Au programme de la rencontre de presse, une visite du High Tech Campus et du site de Best (3.000 employés), où se trouvent un centre d'innovation, une usine d'assemblage des machines IRM, et un centre d'exposition davantage grand public sur le travail de l'entreprise pour la prise en charge médicale du patient du pré-diagnostic au retour à domicile. L'entreprise organisait cet événement pour mettre en avant son savoir-faire médical. "Nous sommes une entreprise motivée par un objectif: améliorer la santé et le bien-être des personnes grâce à une innovation significative", explique Arjen Radder, business leader pour l'activité de résonance magnétique chez Philips. "Nous avons des engagements très forts: améliorer 2,5 milliards de vies par an d'ici 2030, dont 400 millions dans des communautés mal desservies. 1,8 milliards d'euros ont été investis dans la recherche et le développement en 2021."Ces investissements se traduisent également dans les partenariats conclus avec les hôpitaux. En France, l'entreprise a ainsi conclu un partenariat sur 12 ans avec les Hospices civils de Lyon, où elle gère le parc d'imagerie médicale, ce qui permet à l'hôpital de bénéficier d'un accompagnement personnalisé mais aussi des dernières innovations de Philips. En Belgique, seul l'UZ Brussel dispose d'un partenariat similaire avec Philips, mais ce dernier est plus modeste et ne concerne que la cardiologie. Autre focus de la rencontre presse: la prise en charge du cancer du poumon. Le cancer du poumon est le cancer qui cause le plus de décès dans le monde. Rien qu'en Belgique, chaque année, 6.500 personnes meurent d'un cancer du poumon. Sur les 70.468 cancers diagnostiqués en 2018, 8.815 (13%) étaient liés aux poumons, selon les données de la Fondation Registre du cancer publiées en 2019. C'est un grand marché, il n'est donc pas étonnant qu'il soit investi par un géant comme Philips. La nouveauté, c'est le Philips Lung Suite. Divers intervenants ont montré les possibilités de ce dispotif médical qui équipe déjà l'hôpital Érasme à Bruxelles et le Ziekenhuis Oost-Limburg (ZOL) à Genk. Il s'agit d'une plateforme d'imagerie 3D qui permet un diagnostic plus précoce et un traitement peu invasif. Avec l'imagerie par tomographie à faisceau conique, le détecteur de rayons X tourne autour du patient pour générer une image de type tomographie en cinq secondes environ, fournissant au clinicien une image 3D de haute résolution des lésions et autres structures anatomiques. Cela permet au médecin qui effectue la procédure de biopsie d'utiliser une imagerie de haute qualité en temps réel pour guider un cathéter à travers un bronchoscope jusqu'à la lésion. Une fois cette opération effectuée, sa position peut être confirmée en temps réel avec la même modalité d'imagerie, et un échantillon de biopsie peut être prélevé. Les chirurgiens peuvent donc effectuer des procédures de biopsie, d'ablation, de marquage des lésions et/ou de chirurgie thoracique dans la même pièce, permettant ainsi aux patients d'être à la fois diagnostiqués et traités. La capacité de localiser et de caractériser les petites lésions pourrait améliorer considérablement les soins futurs du cancer du poumon. "L'imagerie CT avancée combinée à la fluoroscopie améliorée nous donne la confiance nécessaire pour atteindre et biopsier en toute sécurité les nodules pulmonaires périphériques difficiles à atteindre", explique le Dr Maarten Criel, pneumologue du ZOL de Genk. À terme, l'objectif est de traiter les lésions cancéreuses à un stade précoce en hôpital de jour. La firme néerlandaise travaille évidemment sur d'autres projets. Le centre d'innovation - où aucune photo n'était malheureusement prenable - démontre les quelques améliorations qui viendront prochainement sur le marché: vision en 3D via un moniteur spécifique de la tumeur, aide à la prise en charge du patient, images acquises plus rapidement grâce à une amélioration de l'IA... Le potentiel semble infini. Il y a toutefois un problème: l'innovation à elle seule ne permet pas d'améliorer la prise en charge du patient. Il faut la mettre à profit. Le cancer du poumon est souvent diagnostiqué trop tard, et il s'agit là d'un problème de santé publique. Du côté de Philips, on discute avec les ministères de la santé partout en Europe, et plus largement, la discussion se fait au niveau européen. Une discussion qui s'avère positive, assure-t-on au sein de la firme néerlandaise, mais qui prend du temps.