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Les immunothérapies par anticorps monoclonaux (Acm) connaissent un essor sans précédent grâce aux progrès de la biologie moléculaire et des applications qui en découlent. Les Acm thérapeutiques sont toujours plus nombreux sur le marché, et leurs cibles toujours plus variées. Leur nature en fait des traitements de choix pour certaines maladies par leur efficacité dans des situations qui semblent sans issue, mais aussi par leur sûreté grâce à leurs mécanismes d'action et à la prédiction des effets de toxicité qui en résultent. Nous, médecins généralistes, en avons tous entendu parler, mais nos connaissances sont très limitées alors que nous serons tous confrontés au suivi de patients ayant recours à ce genre de traitement dans un délai plus ou moins court. Heureusement, les médecins généralistes peuvent faire appel à des ressources bien documentées, telles que le CBIP, et travailler en collaboration avec les médecins spécialistes qui ont prescrit le traitement et assurent le suivi des patients. Les entretiens semi-dirigés réalisés auprès de médecins généralistes choisis aléatoirement ont permis de mettre en évidence un manque de connaissances à ce sujet et de fortes interrogations, principalement sur les effets de toxicité des Acm et sur le suivi des patients. Un rappel de la nature et de la structure biochimique des immunoglobulines (Ig) a permis de mettre en lumière les mécanismes d'action de ces molécules. Logiquement, les effets de toxicité et leurs origines prennent alors toute leur signification, aussi bien que les recommandations de prise en charge. Ce sont les Acm Infliximab et Dénosumab qui ont été les plus cités, et pour lesquels un travail de synthèse rapide des informations a été réalisé. Les connaissances en biologie moléculaire étant de plus en plus pointues et de plus en plus nombreuses, les progrès dans ce domaine dépassent les capacités de la médecine à intégrer la masse d'informations nouvelles dans les cursus d'apprentissage. Pourtant, les traitements exploitant ces connaissances sont de plus en plus nombreux. C'est un avantage indéniable dans la prise en charge des patients, mais aussi un défi majeur pour les médecins, tant pour les médecins spécialistes qui les prescrivent que pour les médecins de première ligne qui sont confrontés à une patientèle de plus en plus nombreuse concernée par ces traitements. Comment gagner ce défi sans encombre? Deux pistes ont émergé ici. D'une part, la communication entre les spécialistes et les médecins généralistes semble indispensable et, d'autre part, les connaissances doivent être améliorées par la formation et l'accessibilité de l'information. Il serait intéressant, lors d'un autre projet de fin d'études, de développer de courtes fiches pratiques pour les molécules les plus utilisées, destinées aux médecins généralistes et éventuellement à leurs patients.