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Scalpels, ciseaux, gants, masques, capuchons auriculaires de thermomètre, "haricots" en carton, spéculums, champs opératoires... Chaque jour, un lit hospitalier représente, à lui seul, entre un et quatre kilos de déchets. Dont une bonne partie pourrait être évitée. Ou, à tout le moins, dûment triée et recyclée. Nous sommes loin du compte. Les dispositifs jetables ne cessent même de croître dans les soins de santé et l'on trie souvent moins à l'hôpital que chez soi. Facilité, asepsie, faible coût (mais pas pour la planète), habitudes et méconnaissance des alternatives font le lit d'une mer de plastique. On estime que quatre milliards de tonnes de ce matériau inondent le règne animal à l'heure actuelle. Mais comment enclencher la marche arrière? Comment revenir au réutilisable, entre autres solutions, pour surfer sur une économie non plus "linéaire" mais "circulaire", où le produit ne devient plus 'déchet' à l'instant même de son achat mais garde de la valeur dans un cycle d'utilisation répétée et intensive pour diminuer son impact sur l'environnement? "Il n'y a pas de personnes en bonne santé si la planète est malade", martèle Lars Mortensen, expert au sein de l'Agence européenne pour l'environnement (EEA). Il était l'un des invités de la journée nationale d'étude organisée de concert, le 24 octobre, par les SPF Santé publique et Environnement. Les promesses faites à la COP26 puis à la 7e conférence interministérielle santé & environnement, ainsi que la validation, espérée début 2024, du Nehap3 (Plan national d'action environnement santé belge) forcent les autorités belges à se retrousser les manches face à l'ampleur du chantier de décarbonation des soins de santé. Lors de cette journée, après la présentation des résultats d'études menées chez nous et d'initiatives porteuses de résilience, des tables rondes format 'world café' ont permis aux forces en présence d'échanger idées et pistes concrètes pour demain.