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En France, c'est une excellente nouvelle pour les patients touchés par un cancer du poumon. Commercialisée par la plateforme numérique Sivan, l'application mobile Moovcare est en effet désormais inscrite sur la liste des produits remboursables par l'Assurance maladie. C'est la première fois dans l'Hexagone qu'un logiciel de télésurveillance médicale intégrant les données de santé des patients est accessible au remboursement. En 2018, au Congrès mondial de cancérologie (Asco), le Dr Fabrice Denis, cancérologue radiothérapeute et concepteur de Moovcare, a présenté les résultats de quatre études cliniques, le dispositif médical ayant été testé par quelque 300 malades. Ces résultats montrent que les utilisateurs de l'application vivent en moyenne 7,6 mois de plus de plus que les patients bénéficiant du suivi classique comprenant des consultations et scanners réguliers. À 24 mois, la moitié des utilisateurs sont en vie contre un tiers des patients réalisant un scanner tous les trois mois. Des arguments qui ont convaincu la Haute autorité de santé. Les cancérologues remarquent que les patients ne se précipitent pas dans leur cabinet lorsque des signes inquiétants de rechute apparaissent. C'est donc pour ne plus perdre ce temps précieux et améliorer la survie des malades que l'application d'autosurveillance a été conçue. Très facile d'utilisation, réservé aux malades de plus de 16 ans atteints d'un cancer du poumon et non progressif, et destiné à compléter l'arsenal thérapeutique conventionnel dédié à ce cancer, Moovcare envoie au patient un email qui l'invite à remplir une fois par semaine un questionnaire sur ordinateur, tablette ou téléphone mobile. Les douze questions posées au patient ou à sa famille concernent son poids, son anorexie, sa déprime, sa douleur, sa dyspnée, sa température, sa peau, son visage, sa voix, ses crachats, sa toux et sa fatigue. Un algorithme analyse ensuite les réponses en prenant en compte les données des précédentes semaines et, si un risque de récidive ou de complications comme une embolie pulmonaire ou une toxicité médicamenteuse est détecté, il transmet automatiquement une alerte sous forme de notification par courriel et/ou SMS au médecin spécialiste référent. La détection précoce des rechutes permet au médecin de réagir plus rapidement, d'adapter la prise en charge à l'évolution clinique du patient et à terme, d'éviter des hospitalisations, ce qui pourrait représenter une source d'économies. Le cas échéant, le patient est contacté par l'équipe médicale qui le suit pour réaliser un examen ou redéfinir sans tarder un traitement. Les bénéfices de l'application sont nombreux. Elle diminue le nombre de rechutes, améliore la qualité de vie et augmente la survie à un an des malades. Le patient est lui-même plus vigilant à tout signe de détérioration, il peut constamment communiquer avec son cancérologue entre les visites, il se sent moins abandonné, sa vie n'est plus rythmée par les scanners, il est moins en proie à l'angoisse que ces examens génèrent, et les consultations ne sont plus programmées aléatoirement, elles s'adaptent à l'évolution de son état de santé et sont mieux préparées. Ajoutons que le Dr Denis envisage d'étendre cette solution de télésurveillance. D'autres algorithmes sont actuellement en développement pour le suivi de tous les autres cancers.