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Depuis plusieurs années, le KCE se focalise sur des indicateurs de qualité en oncologie "permettant aux professionnels de la santé de comparer leurs pratiques à des standards prédéfinis, de manière à identifier leurs points forts et leurs points faibles", pointe le rapport. "Ils peuvent ainsi mettre en oeuvre des initiatives d'amélioration de la qualité, éléments moteurs d'un processus continu de recherche des meilleurs soins possibles pour chaque patient."Pour le cancer de l'ovaire, le KCE a pu bénéficier de données anonymisées des hôpitaux belges et du concours de la BCR qui se chargera d'envoyer à ceux-ci leurs résultats individuels. L'étude du KCE propose 15 indicateurs de qualité couvrant le diagnostic et le traitement des cancers épithéliaux de l'ovaire (borderline et invasifs) et les résultats en termes de complications postopératoires et de survie. Ces indicateurs ont été mesurés sur la base des données de la BCR relatives à la période 2014-2018, couplées aux données de facturation de l'assurance maladie (Agence intermutualiste) et aux données de la Banque carrefour de la sécurité sociale. Les objectifs de qualité concernent des taux minimaux à atteindre. En second lieu, l'étude a comparé les taux de survie selon le nombre de patientes traitées (ou opérées) par hôpital. Sans surprise, certains hôpitaux ne traitent que quelques patientes par an, les hôpitaux à volume élevé obtenant de meilleurs résultats, tant en Belgique qu'à l'étranger. "5.119 patientes atteintes d'un cancer de l'ovaire ont été traitées dans 100 hôpitaux belges différents. La survie observée pour l'ensemble des patientes atteintes d'un cancer de l'ovaire (borderline et invasif) à un an est de 82,3% et diminue à 51,9% à cinq ans. Les complications postopératoires concernent 14,2% des patientes opérées ; la probabilité de mortalité à 30 jours après l'opération est de 1,5%. Les chances de survie sont en moyenne significativement plus élevées pour les patientes avec un cancer invasif traitées dans les hôpitaux à volume de traitement/de chirurgie plus élevé, même après prise en compte des caractéristiques des patientes et des tumeurs (case-mix)."Au niveau national, "certains indicateurs de processus liés au diagnostic et à la stadification atteignent (ou presque) les objectifs définis, tandis que d'autres sont nettement en-dessous". Le KCE a fait plusieurs découvertes. En effet, "si une concertation oncologique multidisciplinaire (COM) a été facturée entre un mois avant et trois mois après la date de diagnostic pour 90,6% des patientes (l'objectif est 95%), un test génétique a été réalisé entre un an avant et un an après la date d'incidence pour 51,2% des patientes atteintes d'un cancer invasif (objectif: 90%)". Concernant la résection d'au moins 20 ganglions lymphatiques pelviens/para-aortiques effectuée chez 27,3% des patientes opérées pour un cancer invasif précoce de stade I-IIA, il n'y a pas d'objectif défini pour cet indicateur. "En ce qui concerne les patientes présentant une tumeur ovarienne borderline, il n'y a pas eu de résection des ganglions lymphatiques dans 93,0% des cas, ce qui est conforme aux recommandations." Enfin, le KCE observe une grande variabilité entre les hôpitaux en ce qui concerne le délai entre la première imagerie diagnostique et le début du premier traitement. "Pour la moitié des patientes, ce délai était supérieur à 22 jours. Il n'y a pas d'objectif défini pour cet indicateur."Fort des constats, le KCE recommande "de disposer d'équipes multidisciplinaires complètes combinant une expertise clinique et technique reconnue dans la prise en charge des cancers de l'ovaire, et de fonctionner dans le cadre de liens de collaboration suprarégionaux et en étroite collaborationavec les soins de première et deuxième ligne". Une partie du traitement (la chimiothérapie) peut être pratiquée dans un hôpital périphérique après concertation avec le centre de référence. La qualité des soins doit être évaluée régulièrement et les résultats rendus publics. "Il convient d'éviter les certifications "figées et permanentes" de centres de référence qui ne sont plus en mesure de démontrer l'excellence de leurs résultats cliniques."Selon le KCE, l'Inami devrait être systématiquement informé par la BCR de l'exhaustivité et de la qualité de l'enregistrement obligatoire des cancers par les programmes de soins oncologiques et les laboratoires d'anatomo-pathologie. "Pour éviter une chirurgie inappropriée en cas de suspicion de cancer de l'ovaire à un stade précoce, chaque masse pelvienne doit être évaluée en phase préopératoire à l'aide du modèle Adnex pour guider les décisions cliniques relatives à la chirurgie."Les hôpitaux et les laboratoires d'anatomo-pathologie "doivent enregistrer correctement chaque cas de cancer et rapporter l'ensemble des données" et "délivrer leurs rapports à la BCR en format synoptique et standardisé, pourtoutes les procédures diagnostiques et opérations réalisées dansle cadre d'un cancer de l'ovaire (y compris tumeur borderline)". Enfin, la BCR devrait idéalement disposer de données supplémentaires dont les récidives et la progression de la maladie...