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L'impact des soins de santé sur l'environnement ne peut plus être ignoré: ils représentent 5,4% des émissions de GES/habitant en Belgique, soit plus que la moyenne mondiale (4,5%). Comment diminuer leur empreinte écologique? Comment rendre sa pratique plus durable? De nombreux médecins, notamment parmi les jeunes, désirent entamer une transition réellement efficiente et sont demandeurs de formation. D'autres résistent encore. Forte de ce constat, la Cellule 'environnement' de la SSMG, qui rassemble des professionnels conscients de l'impact du changement climatique sur la santé publique et qui prodigue déjà des formations en ce sens et soutient des projets pilotes (lire page 2), vient d'interpeller le Conseil national de promotion de la qualité (CNPQ) en charge, au sein de l'Inami, de promouvoir les initiatives qui renforcent la qualité des soins. "Notre constat sur le terrain - confirmé par des sondages - est que les professionnels de santé ne sont quasiment pas sensibilisés aux liens entre santé et environnement", explique le Dr Sébastien Cleeren, membre de la Cellule 'environnement'. "Ils reconnaissent pourtant cette nécessité. De multiples raisons peuvent expliquer qu'on ne se sente pas attiré par ces thématiques: ignorance des liens et enjeux, déni plus confortable, renvoi à nos responsabilités... Devant l'importance et l'urgence sanitaire, nous trouvons cela dangereux et inacceptable." Selon l'OMS, plus de 24% des troubles et maladies qui affectent l'homme sont imputables aux facteurs environnementaux, et ceux-ci jouent un rôle dans 80% des maladies les plus mortelles, dont le cancer, les maladies respiratoires et cardiovasculaires. L'espérance de vie en bonne santé est en train de chuter. "Le moment est venu de rendre obligatoire, pour les professionnels de santé, de comprendre l'environnement dans lequel nous vivons et qui nous protège. Nous avons donc adressé une lettre au CNPQ pour demander de modifier l'accréditation actuelle pour y intégrer de façon prioritaire les enjeux de santé & environnement."Le souhait de la Cellule 'environnement' de la SSMG? Idéalement, la création d'une nouvelle catégorie "santé & environnement", à l'instar d'"éthique & économie", dans laquelle il faudrait obligatoirement aller puiser des points parmi les 20 nécessaires à l'accréditation - "même en commençant par un seul point dès 2024, ce serait symboliquement fort", espère le Dr Cleeren. Au pire, ces nouveaux points "durabilité" pourraient être versés en "éthique & économie" mais au risque, alors, de pouvoir continuer à engranger des points dans cette catégorie (fourre-tout) sans jamais suivre de formation en durabilité...