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Exposition documentaire à Bozar sur Alexandrie, la ville fondée par Alexandre sur les rives d'Égypte, tombée à sa mort dans l'escarcelle de son général Ptolémée, qui fondera une dynastie, dont Cléopâtre est sans doute la figure la plus connue. L'expo tisse des liens entre la ville, dont il ne reste que de vagues souvenirs au niveau architectural entre artefacts, fac-similés, dessins évocateurs et maquette (du phare), et de jeunes artistes égyptiens actuels, qui dialoguent avec les oeuvres du passé, statues grecques, égyptiennes (les Ptolémée se "moulent" en effet dans la tradition pharaonique), voire romaines (étonnante statue de Horus légionnaire). Un dialogue muet tant leur intervention paraît hors contexte (on les imagine bridés et sous le joug du pharaon... al-Sissi). L'exposition évoque bien sûr la célèbre bibliothèque voulue par Ptolémée Ier, l'héritage copte et même juif de cette ville cosmopolite du bord de la Méditerranée, dont le métissage se répand jusque dans la religion (Osiris devient Sarapis), notamment les rites funéraires, plus grands pourvoyeurs d'objets puisque destinés à l'éternité. On pense notamment aux stèles ou loculi (niches funéraires) à l'effigie du cobra, symbole d'Isis, elle-même statufiée à la grecque ou à la romaine et personnification de la ville d'Alexandrie. Elle en est l'Agathodémon, le bon génie. Sa représentation zoomorphe et reptilienne se retrouve également chez les vivants, notamment sous forme de bague en or. Voilà pour les quelques lumières du port, royal mais évanescent, d'Alexandrie.