...

La semaine dernière, l'Académie royale de médecine (ARMB) et l'Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts (ARB) sont sorties du bois pour s'inquiéter du "monopole de Sciensano" dans la gestion de la crise sanitaire provoquée par la pandémie du nouveau coronavirus. Elles émettaient moult griefs, évoquant des " décisions arbitraires et opaques " de l'institution publique comme le discours sur le port du masque ou encore la restriction des tests diagnostiques des personnes asymptomatiques ou présymptomatiques. Elles priaient dès lors l'institut de collaborer activement avec elles. Pour le Conseil supérieur de la Santé, ces critiques ne font que propager la méfiance au sein de la population au plus mauvais moment. Il souligne que l'instance n'a aucun pouvoir de décision. Les recommandations de Sciensano guident toutefois les autorités dans leur gestion de la crise sanitaire. Pour répondre aux critiques, le CSS sort sa calculatrice : Sciensano a produit " 64 bulletins épidémiologiques quotidiens, 9 bulletins épidémiologiques hebdomadaires, 15 recommandations sur la définition de cas et le testing, 43 procédures pour les différents acteurs de terrains, 11 outils de communication ou encore (...) une 'Fact Sheet' de 32 pages résumant plus de 225 publications scientifiques pertinentes liées au Covid-19 ". Le CSS a, lui, " élaboré et transféré plus de 22 notes urgentes ou avis complets à destination des autorités ". Si le CSS ne répond pas quant au fond des préoccupations des Académies, il tire à boulet rouge sur ces institutions, soulignant qu'elles n'ont pris la parole qu'en avril, pour ne rien dire " d'original " sur le tracing et le port du masques, des questions " déjà abordées par ailleurs ". " Les avis émis dans ce contexte et à ce moment s'apparentaient plus à l'expression de l'opinion d'un nombre limité de personnes qu'à un véritable avis scientifique tenant compte des réalités du terrain ", lance le Conseil supérieur de la Santé. Le CSS admet que des leçons devront être tirées de la crise, au niveau politique, administratif, scientifique et médiatique. " Mais, pour les institutions scientifiques, le temps de cette phase n'est pas encore arrivé car les défis restent majeurs pour toute la population et pour les autorités du pays. " " La communication de crise nécessite des messages clairs, non polémiques, transparents et centralisés afin de ne pas créer plus de confusion dans la population et les médias ", conclut le Conseil.