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L'endométriose est une maladie gynécologique bénigne caractérisée par la présence de tissus de l'endomètre à l'extérieur de l'utérus, qui touche une fraction importante des femmes en âge de procréer. On estime qu'une femme sur dix en est atteinte. Si les causes sont longtemps restées hypothétiques, les études épidémiologiques suggèrent une relation entre le risque d'endométriose et l'exposition à certains polluants organiques persistants (POP), notamment organochlorés. Cependant, ces substances chimiques sont nombreuses et se présentent sous forme de mélanges complexes non pris en compte par les méthodes d'analyse conventionnelles. La Société européenne de reproduction humaine (ESHRE) a publié un guide qui offre des conseils de bonne pratique sur les soins aux femmes atteintes d'endométriose, y compris des recommandations sur l'approche diagnostique et les traitements, tant pour le soulagement des symptômes douloureux que pour la stérilité due à l'endométriose. La prise en charge doit être globale, avec une mise au point stricte. Le traitement n'est pas uniquement chirurgical. La nutrition, l'activité physique et la gestion du stress ont également un rôle important. La forme la plus sévère est l'endométriose profonde. Elle se présente le plus souvent sous la forme d'un nodule unique, d'un diamètre supérieur à 1 cm, dans le pli vésico-utérin ou à proximité des 20 cm inférieurs de l'intestin. Sa prévalence est estimée entre 1% et 2% des cas d'endométriose. Elle relève le plus souvent d'une prise en charge chirurgicale. Malheureusement, ces dernières années, de rares centres ont surdiagnostiqué cette forme d'endométriose, avec des abus de résections digestives. Est-il acceptable que 95% des patientes prises en charge passent par le bloc opératoire? Est-il normal que ces centres, en deux ans, diagnostiquent plus de 200 endométrioses profondes, dont la moitié de résection digestive? Avec des conséquences inacceptables: incontinence anale, fistule avec dérivation, compliance vaginale réduite de 50%, etc. C'est bien plus que du surtraitement, c'est presque des coups et blessures volontaires redevables du pénal. Ce problème est soulevé par de nombreux experts. L'endométriose reste une maladie progressive, mais bénigne. Le traitement doit donc être adapté à l'individu et, par conséquent, un traitement inapproprié pour la patiente est inacceptable. Les complications résultant de l'excision agressive d'une maladie profonde chez une patiente relativement asymptomatique, qui a de toute façon besoin d'un traitement de procréation assistée, seraient une cause de litige.