La Loi Droits du patient est née le 16 octobre 2002. Son anniversaire a été fêté en grande pompe au Passage 44 par une journée d'étude marathon clôturée par le ministre Vandenbroucke lui-même. La colonne vertébrale de cette loi semble solide puisque ses fondements restent d'actualité. Pour autant, il faut l'adapter à la décennie 2020.
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La Loi Droits du patient (LDP) a 20 ans. Mais les patients la connaissent-ils vraiment? Il semble que oui: la Vlaams Patiëntenplatform, en association avec la LUSS (Ligue des usagers des services de santé), a fait un sondage auprès de 691 patients, dont 71% de malades chroniques. Seul un sur cinq n'a jamais entendu parler de la LDP. 87% connaissent un de ces fondements: le droit à l'information. 58% sont au courant du concept de "personne de confiance" qu'on peut désigner pour des circonstances comme la survenue de la sénilité. 63% connaissent la notion d'obligation de délivrer des soins de qualité, 69% la notion de libre-choix du prestataire et 76% savent qu'ils ont droit à une information sur le traitement. 34% des répondants estiment qu'ils obtiennent la bonne information préférablement auprès des prestataires de 1ère ligne, 25% auprès des autorités. De leur côté, les étudiants en médecine la connaissent-ils? En tout cas, tout est fait dans ce sens, souligne Françoise Smets, doyenne de la Fac de médecine de l'UCL. En dépit d'un cursus très chargé déjà durant le tronc commun, la notion de LDP est enseignée, notamment la notion de centralité du patient et d'abandon de la médecine paternaliste, la formation à la relation, etc. "Les étudiants en stage clinique sont sensibilisés au refus de soins des adolescents contre l'avis des parents. Ils sont formés à l'empowerment des patients. Toutefois, en 1ère année, ils ont une certaine naïveté." On ne peut pas dire que la LDP soit tout à fait dans l'ADN des étudiants... Les patients sont-ils suffisamment informés par rapport aux coûts engendrés par exemple par leur hospitalisation? Comme pour l'entretien voiture, les complications peuvent entraîner de grosses surprises. Philippe Vray (service juridique de l'Inami): "La déclaration d'admission a fait faire beaucoup de progrès à la transparence des coûts (qui font partie de la LDP), mais les suppléments hospitaliers sont presque toujours indiqués en pourcentage. Que signifie pour le patient 100 ou 400%? Cela peut se révéler rapidement un montant astronomique. Le prix de la chambre n'est plus mentionné que sur cette déclaration d'admission."Mais cette déclaration n'est pas d'actualité en cas d'urgence, bien évidemment (dans ce cas, le consentement du patient est souvent impossible, d'ailleurs). La loi indique que le consentement doit être obtenu "dès que possible". Démontrer un consentement vicié au tribunal reste très compliqué. Enfin, en médecine, les complications sont nombreuses et ne peuvent être prévues au moment de l'admission. Là aussi, le patient peut être confronté à de grosses surprises. Le service de médiation Droits du Patient a quand même enregistré 1.537 plaintes en 2021, ce qui est considérable selon Dirk Ramaekers du SPF Santé publique.