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Analyse approfondie du statut cérébralDes chercheurs, dirigés par le Dr Kalen Petersen de la Washington University School of Medicine (Missouri) ont mené une analyse rétrospective de 638 IRM cérébrales de personnes vivant avec et sans le VIH, entre 2008 et 2022. À l'aide d'un algorithme comparant les IRM cérébrales des participants à des IRM d'un groupe contrôle de personnes non infectées, les chercheurs ont estimé l'âge du cerveau de chaque participant lequel a, ensuite, été comparé à l'âge chronologique de chaque participant. Un écart d'âge cérébral de zéro indiquait qu'il n'y a pas de vieillissement cérébral supplémentaire par rapport à ce à quoi on pourrait s'attendre à un âge donné, tandis qu'un nombre positif indiquait que la structure du cerveau ressemblait davantage à celle d'une personne plus âgée. En outre, des informations telles que les facteurs de risque cardiovasculaires (ce compris des facteurs tels que l'âge, le sexe, le tabagisme, le cholestérol et la tension artérielle), la consommation de substances au cours de la vie (alcool, tabac et cocaïne), le niveau d'éducation, le statut professionnel, les événements de stress, l'habitat ainsi qu'une mesure de la capacité de lecture étaient également disponibles. Pour les personnes vivant avec le VIH, des informations supplémentaires comprenaient leur nombre de CD4, si elles avaient présenté des niveaux de VIH détectables et leur statut pour l'hépatite C.Les facteurs cardiovasculaires: principaux accélérateurs du vieillissement cérébral Au sein du groupe des personnes vivant avec le VIH, les facteurs de risque cardiovasculaire, le VIH détectable (mesuré à plus de 50 copies) et l'hépatite C étaient les facteurs les plus fortement associés à un vieillissement cérébral accéléré. Concernant les facteurs sociaux et environnementaux, le chômage ressort comme le principal facteur accélérateur'du vieillissement cérébral. Par contre, les taux de CD4 actuels et les plus bas jamais enregistrés sont dépourvus d'influence sur le plan du vieillissement cérébral. L'infection par l'hépatite C est associée à environ quatre années supplémentaires de vieillissement cérébral. Cependant, les facteurs cardiovasculaires avaient un impact encore plus important avec une estimation de près de 10 ans supplémentaires de vieillissement cérébral. Pour les investigateurs, ce constat souligne toute l'importance du suivi et de la prise en charge thérapeutique de la tension artérielle et des taux de cholestérol pour les personnes vivant avec le VIH.Vieillissement cérébral: le VIH, non coupable Dans leurs conclusions, les investigateurs indiquent que le vieillissement cérébral chez les personnes vivant avec le VIH s'explique par une combinaison de facteurs de risque cliniques et sociaux ainsi que des comorbidités. Les résultats suggèrent que la prise en charge des personnes vivant avec le VIH devraient intégrer une vision élargie de la santé neurologique en y incluant la gestion des maladies cardiovasculaires et en tenant compte de facteurs sociologiques tels que les facteurs de stress, le chômage et la qualité de vie liée à l'habitat. Il est enfin important de rappeler que, lors de cette étude, le VIH en tant que tel n'est pas apparu comme un facteur de risque indépendant de vieillissement cérébral.Réf: Petersen K. et al. The Lancet HIV: 10(4): e244-e253.