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Nouvelle problématique en vueAfin de bien appréhender la problématique de la stéatose hépatique et NASH chez les personnes vivant avec le VIH, tournons-nous vers l'étude française ECHAM menée conjointement par l'INSERM et l'Agence Nationale de Recherche sur le SIDA (ANRS) dans 7 centres de 3 pays, Belgique, France et Allemagne. Elle montrait que 64% des 400 patients vivant avec le VIH inclus dans cet essai présentaient une stéatose hépatique à des degrés divers. Cette stéatose était souvent liée à une lipodystrophie (actuelle ou passée) et/ou un syndrome métabolique et une élévation des enzymes hépatiques. Tous les patients qui combinaient un syndrome métabolique et des transaminases élevées présentaient une stéatose, 22% présentaient déjà un stade de fibrose et 12% étaient porteurs d'une cirrhose.Impact positif des 2DRs sur la stéatose/NASHLors du congrès de Bâle, une équipe romaine d'investigateurs a présenté, sous forme de poster, une étude centrée sur 60 patients vivant avec le VIH et dépistés par voie échographique pour évaluer la prévalence de la stéatose/NASH et l'influence des ARTs.Les patients inclus étaient majoritairement des hommes (75%) âgés de 50 ans moyenne, diagnostiqués positif pour le VIH depuis 13 ans et sous ARTs depuis 11 ans en moyenne.Le dépistage échographique révèle que 23,3% présentent un stade léger de stéatose, 20% un stade modéré et 5% un stade sévère. Avec près de la moitié des patients de l'étude présentant une stéatose hépatique à des degrés d'avancement divers, on peut, sans se tromper, affirmer qu'il s'agit là d'un diagnostic courant chez les patients vivant avec le VIH et traités par ARTs. Notons ici que, malgré sa petite population, cette étude retrouve des chiffres dans la lignée de ceux constatés lors de l'essai ECHAM. L'autre volet intéressant de cet essai concerne l'impact des traitements. Une tendance se dégage montrant que les patients sous 2DR associant dolutégravir et 3TC semblent moins susceptibles de développer une stéatose hépatique suggérant par là un profile métabolique plus sûr du schéma thérapeutique 2DR. Des résultats intéressants qui ne constituent cependant qu'un simple signal, certes encourageant, mais à valider de façon plus robuste.Réf: Moschese D. et al. PE9/21, EACS 2019, Basle.