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Les deux études en question ont été menées par le Dr Sean Singer et son équipe du service de dermatologie du Brigham and Women's Hospital de Boston (Harvard University Medical School). Ils ont analysé en détail les données issues d'une enquête téléphonique portant sur plus de 800.000 citoyens américains réalisée par les Centers for Disease Control and Prevention dans le cadre global de la surveillance des facteurs de risque comportementaux au sein de la population américaine.Cancer de la peau et orientation sexuelleLa première étude concerne l'impact de l'orientation sexuelle sur les cancers cutanés en se basant sur les données de 845.264 hommes et femmes, hétérosexuels, bisexuels, lesbiennes ou gays. Du côté masculin, l'étude montre que les gays et les hommes bisexuels présentaient une augmentation de, respectivement, 26% et 48% du risque de développer un cancer de la peau comparativement aux hommes d'orientation hétérosexuelle (groupe considéré comme référent pour cette étude). Du côté des femmes et par rapport au groupe de référence des femmes hétérosexuelles, les lesbiennes présentaient un risque équivalent et les femmes bisexuelles, un risque de 22% moindre.Cancer de la peau et identité de genrePour ce second volet, les résultats se basent sur les données de 864.197 hommes et femmes cisgenres, hommes et femmes transgenres ainsi qu'un groupe de personnes non binaires. Comparativement aux hommes cisgenres, les cancers de la peau étaient 15% moins fréquents chez les femmes cisgenres et multipliés par un facteur 2 chez les personnes non binaires. Rechercher les causesLes HSH, gays ou bisexuels, ainsi que les personnes non binaires présentent un risque accru de cancer de la peau selon ces deux études. Provenant d'une enquête téléphonique et donc de données autodéclarées, ces résultats ne sont pas statistiquement assez solides pour constituer des preuves intangibles mais ils sont suffisamment intrigants pour initier à présent d'autres investigations afin de mieux comprendre ce qui conduit à ce risque accru, pourquoi ces groupes sont plus à risque ainsi que les mesures qui pourraient être envisagé pour mieux dépister, prévenir et prendre en charge ce risque accru de cancer cutané. Dans leurs conclusions, les auteurs proposent quelques pistes: des origines biologiques ? Des expositions différentielles, par exemple, la pratique accrue de bancs solaires, le VIH lui-même ou des infections plus fréquentes au papillomavirus connu pour augmenter le risque de cancers épidermoïdes ? Réf: Singer S. et al. JAMA Dermatology, mise en ligne et consultation sur le site, 12/02/2020.