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S'il est évident que le recours à des antirétroviraux sous formes injectables à longue durée d'action est plus pratique et améliore potentiellement l'observance, l'envers de la médaille est que le schéma d'injection doit être scrupuleusement respecté, ceci afin d'éviter tout risque de générer des résistances et des remontées de la charge virale. La vie n'étant jamais un long fleuve tranquille, il est des situations de vie où le patient peut ne pas avoir accès à un prestataire de soins pour lui injecter le traitement en heure et en temps comme, par exemple, en cas de voyage. La forme orale du lénacapavir peut-elle alors constituer un relais temporaire pour maintenir malgré tout l'efficacité virologique ? Pour répondre à cette question, des investigateurs ont analysé les données virologiques et de sécurité d'emploi des participants aux études CALIBRATE et CAPELLA durant la période où l'administration du lénacapavir sous forme injectable a été interrompue suite à des problèmes de sécurité concernant les flacons en verre utilisés pour la formulation injectable.Lénacapavir en comprimés: efficace et sûr à l'injectable Les personnes participant aux études CAPELLA et CALIBRATE censées recevoir le lénacapavir sous forme injectable durant cette période ont reçu, à la place, des comprimés de lénacapavir (300 mg) à prendre une fois par semaine. Ont été concernés par cette mesure, 57 des 72 participants à CAPELLA et 82 des 105 participants à CALIBRATE. Certains patients n'ont en effet pas nécessité de relais vers la forme orale car leurs injections ne sont pas intervenues durant la période de suspension qui a été de courte durée (5 mois). Tous les participants de l'étude CALIBRATE concernés par cette mesure ont maintenu une suppression virale de même que la plupart des participants de CAPELLA qui présentaient une charge virale indétectable lorsqu'ils sont passés à la forme orale. Sur les 11 personnes dont la charge virale était toujours détectable au moment de la modification de traitement, 3 ont atteint la suppression virale alors qu'elles prenaient les pilules et aucune n'a vu sa charge virale augmenter de façon notable. De même, on a constaté une augmentation du nombre des cellules CD4 durant cette période de transition. Seul un participant à l'essai CAPELLA qui avait manqué 2 doses de lénacapavir oral a présenté un rebond viral (charge > 50 copies) mais a retrouvé une charge virale indétectable après avoir repris les injections. Ces données rassurantes rappellent tout l'intérêt, pour les personnes sous lénacapavir injectable, a disposer aussi de la version orale au cas où les injections programmées ne pourraient être administrées en heure et en temps.Réf: Ogbauga O. et al. Abstract OAB0205, IAS 2023, Brisbane.