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Des études épidémiologiques ont révélé des apports en calcium et en protéines alimentaires plus faibles ainsi qu'une densité minérale osseuse inférieure chez les personnes qui ne consomment pas de viande mais le fait que cela ait un effet sur les risques de fractures n'était pas clair.Pour en avoir le coeur net, une équipe britannique a mené une étude de cohorte prospective incluant 54 898 hommes et de femmes vivant au Royaume-Uni, recrutés entre 1993 et ​​2001. Leurs habitudes alimentaires ont été évaluées dans un premier temps au recrutement, puis à nouveau en 2010. Selon leurs habitudes, les participants ont été classés en quatre catégories : les mangeurs de viande (29 830), les pescétariens (8 037), les végétariens (15 499) et les végétaliens, qui ne consomment aucun produit animal (1 982). Les résultats ont été identifiés par couplage aux dossiers hospitaliers ou aux certificats de décès jusqu'à la mi-2016.Sur les 17,6 ans qu'a duré en moyenne le suivi, les scientifiques ont recensé au total 3 941 cas de fracture osseuse dont 945 fractures de la hanche, 889 du poignet, 566 du bras, 520 de la cheville, 366 de la jambe et 467 sur d'autres sites importants tels que la clavicule, les côtes et les vertèbres.Pour chaque type de fracture, les chercheurs ont comparé le risque en fonction du régime alimentaire des participants, en prenant les mangeurs de viande comme référence. Il apparaît que, toutes fractures confondues, les personnes ayant un régime sans viande ont plus de risque d'avoir une fracture. Elles semblent particulièrement sujettes aux fractures de la hanche (hazard ratio de 1,26 pour les mangeurs de poissons, 1,25 pour les végétariens et 2,31 pour les végétaliens) ce qui équivaut à des différences de taux de 2,9, 2,9 et 14,9 cas supplémentaires pour 1 000 personnes sur 10 ans, respectivement.Les végétaliens ont également un risque accru de 43% de fractures osseuses, de 105% de se briser une jambe et de 59% de souffrir d'une fracture à un autre endroit. Dans l'ensemble, les associations significatives semblent être plus fortes sans ajustement pour l'IMC et sont légèrement atténuées mais restent significatives avec un ajustement supplémentaire pour le calcium alimentaire et/ou toutes les protéines. Aucune différence significative n'a été observée dans les risques de fractures du poignet ou de la cheville par groupe de régime alimentaire avec ou sans ajustement de l'IMC, ni pour les fractures du bras après ajustement de l'IMC.En conclusion de cette étude, la plus approfondie et la plus grande réalisée à ce jour, sur les risques de fractures chez les personnes ayant des habitudes alimentaires différentes, il apparaît qu'arrêter toute consommation de viande et de produits animaux ne fragilise pas seulement les os mais que cela favorise aussi le risque de fracture.Selon le Dr Tammy Tong, "les individus doivent s'assurer, quel que soit leur régime alimentaire, qu'ils ingèrent des niveaux adéquats de calcium et de protéines et également veiller à maintenir un IMC sain, c'est-à-dire ni sous-pondéré, ni en surpoids."(référence : BMC Medicine, 23 novembre 2020, doi : 10.1186/s12916-020-01815-3)