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Des recherches antérieures sur la grippe saisonnière et épidémique ont indiqué que les infections virales peuvent provoquer des symptômes similaires à ceux de la maladie de Parkinson à court terme. Toutefois, aucune donnée n'indique qu'un cas de grippe augmente directement le risque de développer cette maladie des années ou des décennies plus tard. Pour en savoir davantage des chercheurs danois et américains ont analysé les dossiers médicaux du registre national danois des patients datant de 1977 à 2016. Toutes les personnes atteintes de la maladie de Parkinson entre le 1er janvier 2000 et le 31 décembre 2016, à l'exclusion de celles atteintes de parkinsonisme médicamenteux, ont été incluses (10 271 au total) et appariées à cinq témoins (51 355 au total) recrutés dans la population selon le sexe, l'âge et la date du diagnostic de Parkinson. Les données ont été analysées de décembre 2019 à septembre 2021. Les infections ont été constatées et catégorisées selon le délai entre l'infection et le diagnostic de la maladie de Parkinson. Pour augmenter la spécificité des diagnostics de grippe, l'exposition à la grippe a été limitée aux mois de pic d'activité grippale.Corocos et ses collègues constatent que les personnes ayant reçu un diagnostic de grippe à tout moment au cours d'une année civile sont 73% plus susceptibles de recevoir un diagnostic de Parkinson plus de dix ans plus tard et 91% 15 ans plus tard. Cette association ne concerne pas les autres infections répertoriées, sachant que les plus bénignes n'ont pas été prises en compte. Plusieurs infections spécifiques comme la pneumonie et la septicémie ont entraîné une augmentation du risque de maladie de Parkinson dans les 5 ans suivant l'infection, mais les résultats étaient nuls lorsque l'exposition avait eu lieu plus de 10 ans auparavant.En conclusion, il existe bel et bien une corrélation entre le virus de la grippe et la maladie de Parkinson mais le lien de causalité n'est pas démontré et l'étude comporte des biais reconnus par ses auteurs, qui invite à approfondir leur hypothèse par de nouvelles recherches. Et si l'association se vérifie, elle pourrait aider à éclairer les approches de prévention et de traitement.(référence : JAMA Neurology, 25 octobre 2021, doi : 10.1001/jamaneurol.2021.3895)