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Les auteurs suggèrent que la gravité et la nature des symptômes de la BPCO sont encore trop souvent sous-estimées et ne sont pas suffisamment rapportées. Ce sont principalement les symptômes respiratoires (dyspnée, toux, mucosités, oppression thoracique, valeurs spirométriques, nombre de crises pulmonaires) qui sont déterminantes pour la classification et le traitement de la BPCO. Les symptômes non respiratoires ne sont pas toujours pris en compte dans cette évaluation, alors qu'ils ont un impact significatif sur l'état de santé du patient BPCO. Pour mieux comprendre l'hétérogénéité des symptômes liés à la BPCO, ils ont mené une enquête à grande échelle auprès de patients néerlandais atteints de BPCO issus des première, deuxième et troisième lignes de soins. Ils devaient indiquer dans quelle mesure ils souffraient d'une série de symptômes physiques et mentaux[2]. Leurs résultats ont ensuite été comparés à ceux de patients ne souffrant pas de BPCO. L'analyse de cette enquête a montré que les patients BPCO ont déclaré un score plus élevé pour presque tous les symptômes - à l'exception des problèmes urinaires, de la douleur et des vertiges - que les patients non atteints de BPCO. En particulier, l'essoufflement, la fatigue et la faiblesse musculaire ont souvent été considérés comme des symptômes invalidants dans la population BPCO.Les chercheurs ont également pu identifier trois groupes au sein du groupe BPCO, en fonction de la gravité et du profil des symptômes. Le groupe 1 présentait la symptomatologie la moins invalidante, le groupe 2 présentait une charge symptomatique moyenne, principalement liée à la fatigue et à la dyspnée, et le groupe 3 présentait une charge symptomatique globale élevée. Parmi ces patients, plus de la moitié ont rapporté au moins 11 symptômes. Le pourcentage de femmes dans le groupe 3 était également plus élevé. En outre, il existait des différences marquées entre les groupes en ce qui concerne la fonction pulmonaire, la mobilité fonctionnelle et l'indépendance des patients. Ces groupes méritent-ils un plan de traitement adapté ? Il est ressorti de cette étude que la charge de morbidité des patients BPCO est déterminée dans une plus large mesure par des symptômes non respiratoires que par des symptômes respiratoires. Elle montre qu'une approche holistique est cruciale à la fois dans l'évaluation et le traitement de la BPCO. La rééducation pulmonaire multidisciplinaire est l'instrument idéal à cette fin. En outre, pour les patients qui se heurtent à des obstacles logistiques, physiques ou autres pour suivre un programme de rééducation à l'hôpital, la rééducation pulmonaire à domicile (avec l'aide d'un kinésithérapeute et/ou de vidéos didactiques) constitue d'ailleurs une bonne alternative. Une revue systématique de 2022[3] a montré que la rééducation respiratoire à domicile peut être aussi efficace que dans un centre. Elle contribue à améliorer la capacité fonctionnelle à l'effort et la qualité de vie des patients BPCO de la même manière, et présente l'avantage d'être beaucoup plus accessible. Notes et références: [1] Houben-Wilke S, et al. Symptom Burden and its Associations with Clinical Characteristics in Patients with COPD: a Clustering Approach. ERJ Open Res. Apr 2024. doi: 10.1183/23120541.01052-2023 [2] Kortademigheid, vermoeidheid, hoest, spierzwakte, verminderde eetlust, slapeloosheid, depressie, angst- en paniekstoornis, pijn, duizeligheid, jeuk, oedeem, spierkrampen, pijn op de borst en mictieproblemen. [3] Uzzaman MN, et al. Effectiveness of home-based pulmonary rehabilitation: a systematic review and meta-analysis. Eur Respir Rev. Sep 2022. doi: 10.1183/16000617.0076-2022