Le Pr Catherine Lubetzki (Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris) est une présidente heureuse. Avec près de 10.000 participants, le congrès conjoint des comités pour le traitement et la recherche sur la SEP européen (ECTRIMS) et américain (ACTRIMS) aura été un plein succès. Des résultats très positifs de la toute première étude randomisée dans la SEP juvénile à la découverte de nouveaux biomarqueurs potentiels pour compléter les critères cliniques et radiologiques et accélérer ainsi le processus diagnostic de la SEP en passant par de nouvelles options thérapeutiques très attendues pour les formes progressives de l'affection, ce congrès aura été avant tout un succès scientifique et clinique et c'est là le bilan le plus important car le plus prometteur.

Clinicienne, chef du Service de Neurologie de l'hôpital universitaire Vall d'Hebron à Barcelone mais aussi chercheuse et, avant tout, femme, le Pr Mar Tintore aborde pour nous le versant féminin de la SEP notamment le désir de grossesse et l'impact de la ménopause sur le décours de l'affection. Un éclairage essentiel car on l'oublie parfois mais ce sont les femmes qui payent le plus lourd tribu à la sclérose en plaques, 2/3 des patients étant des patientes!

C'est peu dire que la présentation de Will Brown a impressionné par sa clarté et les informations diffusées. Son exposé était le fait d'une longue préparation avec ses collègues de la MBASE INVESTIGATORS traitant des traitements disponibles au moment de la conversion vers la sclérose en plaques progressive secondaire (SPMS).

Réduire le handicap, diminuer les lésions et préserver le volume cérébral constituent certainement les objectifs poursuivis par un traitement contre la sclérose en plaques. A ce titre, le siponimod sort son épingle du jeu, comme l'a montré Robert Fox (Cleveland, OH, UA).

Passé la première poussée ou les premiers symptômes de la SEP, le décours de la maladie peut emprunter des chemins les plus variés. Pour un petit groupe de patients, plus rien ne va se passer, aucun symptôme, aucune forme de poussée, pas d'atteinte neurologique, calme plat. Ces formes à très faible répercussion sur le SNC sont appelées bénignes mais nombre d'experts ne croient pas en leur existence. Une étude anglaise, menée sur plus de 30 ans, apporte enfin une réponse.

Présentée par le Dr Tanuja Chitnis du Massachusetts's General Hospital de Boston dans le cadre des Late Breaking News de l'ECTRIMS 2017, l'étude PARADIGMS en a constitué un des moments forts puisqu'il s'agit de la première étude clinique randomisée de phase 3 réalisée exclusivement sur une population de jeunes patients atteints de SEP à début pédiatrique, une facette souvent ignorée, pour ne pas dire orpheline, de la sclérose en plaques.

Les formes progressives de la sclérose en plaque sont actuellement au coeur des préoccupations des cliniciens et des chercheurs. Primaires ou secondaires progressives, ces formes de l'affection altèrent profondément et rapidement la qualité de vie du patient et son intégrité fonctionnelle. Le Dr J.S. Wolinsky (Houston, Texas) revient, pour nous, sur les facteurs de pronostic d'évolution vers ces formes particulièrement agressives ainsi que sur les options thérapeutiques présentes et futures.

Depuis longtemps, on sait qu'il est préférable de traiter les patients le plus tôt possible. La question est de savoir si l'on s'oriente vers un traitement d'intensification ou un traitement d'induction. Le Pr Mark Freedman (Ottawa, Canada) fait le point sur les traitements d'induction, principalement concernant leur utilité et les patients à qui il s'adresse.

Lors de la session plénière consacrée aux liens étroits qu'entretiennent microbiote et SEP, une étude allemande a été présentée démontrant qu'une supplémentation régulière en acide propionique, administrée à des patients présentant des formes diverses de SEP, altère positivement le comportement des cellules immunitaires du patient via une action sur la flore intestinale. Cette étude constitue donc une preuve renouvelée du rôle important de la flore bactérienne intestinale dans la modulation du système immunitaire des patients SEP et, par là, dans la genèse et/ou l'entretien de l'affection.

Séance plénière pleine à craquer avec, comme pour un concert de rock, des spectateurs assis sur les marches et d'autres debout. Ce jeudi midi étaient en effet présentées en première mondiale les propositions pour une actualisation des critères McDonald dans le cadre du diagnostic de la SEP.

En seulement 10 ans, le paysage thérapeutique de la sclérose en plaque a profondément évolué principalement sous l'influence des traitements de nouvelle génération. Une évolution qui a bien évidemment un coût, lequel n'est pas exclusivement lié aux médicaments comme le démontre une intéressante étude indépendante anglaise.

Le terme de e-Health recouvre beaucoup de concepts et d'applications, depuis le dossier médical informatisé jusqu'à la communication avec le patient ou entre professionnels par tout moyen électronique. Aujourd'hui, elle prend un nouveau visage centré sur le patient.