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Plusieurs études ont émis l'hypothèse que les habitudes alimentaires pourraient jouer un rôle important dans l'infection par le SARS-CoV-2, la gravité des symptômes et la durée de la maladie. Cependant, aucun travail précédent n'avait étudié l'association entre les habitudes alimentaires et la Covid-19.C'est désormais chose faite avec une étude cas-témoins menée auprès de 2 884 médecins et infirmiers de première ligne ayant été largement exposés au SARS-CoV-2, et travaillant en France, en Allemagne, en Italie, en Espagne, au Royaume-Uni et aux États-Unis.Les participants ont répondu à une enquête en ligne du 17 juillet au 25 septembre 2020 au cours de laquelle ils ont fourni des informations permettant d'évaluer l'association entre les régimes alimentaires autodéclarés et l'infection au coronavirus, la gravité et la durée des symptômes.Sur l'ensemble du groupe, 2 316 personnes n'ont présenté aucun symptôme de Covid-19 ou n'ont pas été testées positive. Elles ont servi de groupe témoin. Les 568 personnes restantes avaient soit des symptômes compatibles avec la Covid-19, soit un test d'écouvillonnage positif. Parmi celles-ci, 138 personnes ont signalé une gravité de la Covid-19 allant de modérée à sévère, les 430 autres n'étant que des cas bénins à très légers de la maladie. Après ajustement pour tenir compte des facteurs de confusion importants, les participants qui ont déclaré suivre un régime à base de plantes (plus riches en légumes, légumineuses et noix, et moins riches en volaille et en viandes rouges ou transformées) ou un régime à base de plantes et de poissons (le même que le précédent, mais avec ajout de poissons/fruits de mer) avaient, respectivement, 73% et 59% de chances en moins de souffrir d'une infection par le coronavirus modérée à grave, par rapport à ceux qui ne suivaient pas ce type de régime. Ceux qui ont suivi un régime pauvre en glucides et riche en protéines avaient au contraire près de quatre fois (3,86) plus de probabilités d'être atteints d'une infection modérée à graveBien que l'étude établisse une corrélation entre ces régimes alimentaires et la gravité de la Covid-19, elle n'a trouvé aucun lien entre les régimes alimentaires autodéclarés et la probabilité de développer la maladie ou sa durée."Nos résultats suggèrent qu'un régime alimentaire sain basé sur des aliments riches en nutriments peut être envisagé pour la protection contre la Covid-19 sévère," concluent les auteurs.(référence : BMJ Nutrition, Prevention & Health, 7 juin 2021, doi : 10.1136/bmjnph-2021-000272)