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La crise sanitaire, les mesures restrictives et les confinements à répétition pour tenter de limiter la circulation du coronavirus causent des dommages sur la santé mentale des populations. Selon une étude allemande (1), il y aurait un moyen pour atténuer ces effets néfastes non seulement se rapprocher de la nature, mais aussi rechercher la biodiversité.De multiples travaux ont déjà montré les bienfaits de la nature. Tout récemment encore l'un d'eux a conclu qu'écouter les chants d'oiseaux et les bruits de rivières permet d'améliorer le moral, les capacités cognitives et peut diminuer le stress. (2)On peut facilement comprendre que l'on se sente mieux mentalement en pleine nature. Mais l'étude épidémiologique allemande va beaucoup plus loin que cela. Il est question de biodiversité. Alors que certaines recherches au niveau local et urbain montrent que la diversité des espèces, en tant que mesure de la biodiversité, peut avoir des effets positifs, il y a un manque d'études sur la relation entre les différentes mesures de la diversité des espèces et la santé humaine, en particulier à des échelles spatiales plus grandes. Une lacune qu'ont voulu combler Joel Methorst et ses collègues en procédant à des analyses transversales de l'association entre la diversité des espèces et la santé humaine à travers l'Allemagne, tout en contrôlant les facteurs socio-économiques et d'autres caractéristiques de la nature.Les scientifiques ont utilisé des données sur la santé mentale et physique fournies par le Panel socio-économique allemand (SOEP), comprenant près de 15 000 ménages et environ 30 000 personnes. Comme indicateurs de la diversité des espèces, ils ont utilisé des estimations sur la richesse spécifique et de l'abondance de deux types d'espèces : les plantes et les oiseaux.Les chercheurs ont observé une corrélation positive significative entre la richesse des espèces de plantes et d'oiseaux et la santé mentale des participants alors qu'une relation similaire avec la santé physique n'a pas pu être établie. Selon eux, ce lien serait indirect : le fait d'avoir des espaces plus verts à côté de chez soi encourage à pratiquer une activité physique et fournit une raison supplémentaire pour découvrir les plantes et les oiseaux, ce qui améliore la santé mentale et physique. Par ailleurs, contrairement à leurs attentes, il ne semble pas y avoir de relation entre l'abondance des oiseaux et la santé mentale. Enfin, une plus grande diversité d'espèces est souvent corrélée à de meilleures conditions environnementales, ce qui est bénéfique pour la santé des habitants qui vivent aux alentours."Nos résultats montrent que la conservation de la nature peut être comprise comme un moyen de promouvoir la santé mentale et le bien-être," conclut Katrin Rehdanz. "Ceci est particulièrement pertinent pour la planification urbaine et la gestion des espaces verts. Nous montrons qu'investir dans la biodiversité peut favoriser la santé de la population urbaine."(références :(1) Landscape and Urban Planning, 25 mars 2021, doi : 10.1016/j.landurbplan.2021.104084,(2) PNAS, 6 avril 2021, doi : 10.1073/pnas.2013097118)