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Si certaines personnes infectées par le SARS-CoV2 ne présentent aucun symptôme majeur, d'autres tombent gravement malades. Par ailleurs, la littérature scientifique a démontré que l'âge, le sexe, le poids et les maladies chroniques préexistantes, interviennent dans la variabilité substantielle de l'évolution de la Covid-19. Mais d'autres facteurs environnementaux, notamment les produits chimiques qui dérèglent le système endocrinien, pourraient aussi être impliqués.L'exposition aux perturbateurs endocriniens ayant été associée à des pathologies chroniques métaboliques telles que le diabète, l'obésité ou certaines maladies cardiaques, qui peuvent toutes favoriser la gravité de la maladie, une équipe de l'Inserm s'est penchée sur la question d'un lien entre ces substances et l'augmentation du risque d'une forme grave de l'infection à SARS-CoV-2. (1) Pour cela, ils ont utilisé une approche bio-informatique et au total, 34 perturbateurs endocriniens correspondant aux grandes familles (phtalates, bisphénols, perfluorés, etc.) ont été testés.Les chercheurs parisiens ont ainsi identifié les voies biologiques et les protéines clés de ces voies qui sont associées à la fois aux modes d'action des perturbateurs endocriniens et aux maladies chroniques contribuant à la sévérité de la Covid-19. Ils ont découvert des voies communes, qui sont en l'occurrence impliquées dans la défense de l'organisme vis-à-vis de pathogènes. Autrement dit "la réponse immunitaire". "Notre nouvelle étude révèle que l'exposition aux perturbateurs endocriniens pourrait interférer avec différents signaux biologiques du corps humain jouant un rôle important dans la sévérité de la Covid-19," constate Karine Audouze.Estimant qu'il existe une relation possible entre la gravité de la pandémie et la détérioration de notre environnement par les produits chimiques, les auteurs considèrent que les personnes exposées aux perturbateurs endocriniens méritent la meilleure prévention possible. Ils ajoutent que les thérapies futures pourront viser les protéines clés des voies biologiques qui sont à la fois ciblées par les perturbateurs endocriniens et liées à la gravité de la Covid-19.Précisons encore qu'une pré-étude (2) a mis en évidence le rôle des substance perfuoroalkylées (PFAS) dans la gravité de la maladie et que des travaux antérieurs avaient établi des liens entre la pollution de l'air et l'exposition à la maladie, ou à la létalité associée.(références :(1)Environment International, 30 octobre 2020, doi : 10.1016/j.envint.2020.106232,(2) MedRxiv, 26 octobre 2020, doi : 10.1101/2020.10.22.20217562)