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Afin de freiner la propagation du SARS-CoV-2, de nombreux pays ont mis en oeuvre deux mesures : la limitation des contacts étroits entre les personnes et le port du masque facial.Des chercheurs du département de psychologie et des sciences du comportement à l'Université d'Aarhus ont testé l'idée selon laquelle la distanciation physique et le port du masque facial peuvent être le résultat d'un processus émotionnel prosocial : l'empathie envers les personnes les plus vulnérables au virus.Quatre études préenregistrées ont été réalisées auprès de 3 718 personnes. Les scientifiques ont d'abord testé la relation entre l'empathie des participants et leur attitude à l'égard de la distanciation physique au cours de deux études menées aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Allemagne, et basées sur des questionnaires. Par exemple, sur une échelle de 1 à 5, les participants devaient renseigner jusqu'à quel point ils se sentaient concernés par les personnes qui sont le plus vulnérables au SARS-CoV-2. Par la suite, ils ont été interrogés pour voir dans quelle mesure ils évitaient eux-mêmes les contacts sociaux en raison du coronavirus.La relation est claire. Plus le degré d'empathie est élevé, plus la limitation des contacts sociaux est effective.De manière tout aussi importante, les chercheurs montrent qu'il est possible d'induire de l'empathie chez les gens, et ainsi de rendre davantage de personnes disposées à bien garder leurs distances et à porter un masque facial.Au cours de deux autres expériences, ils ont testé les différences dans la volonté des participants de suivre ces deux recommandations, selon qu'ils soient simplement informés de leur importance, ou qu'ils se voient également présenter une personne vulnérable. Et la conclusion est limpide : les participants qui ont été mis en présence de personnes souffrant du coronavirus rapportent un degré plus élevé d'empathie, et aussi une plus grande motivation à respecter la distanciation physique et à utiliser un masque facial."Nos résultats suggèrent qu'il ne suffit pas de dire aux gens qu'ils doivent maintenir une distance et porter un masque facial dans l'intérêt des citoyens vulnérables," commente le Pr Stefan Pfattheicher. "Si nous sommes confrontés à une personne spécifique qui est vulnérable à la Covid-19, il est clair que l'empathie est alors renforcée, et que nous sommes davantage disposés à suivre les directives.""Nous montrons que l'empathie envers les plus vulnérables est un facteur clé de respect des gestes barrières, et qu'elle peut être employée activement pour limiter la circulation du virus," ajoute l'auteur principal, tout en invitant les décideurs politiques à intégrer cette nouvelle donne de manière à convaincre un plus grand nombre de personnes à respecter les mesures de prévention et ainsi sauver des vies.(référence : Psychological Science, 29 septembre 2020, doi : 10.1177/0956797620964422)