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L'imprégnation graisseuse du parenchyme hépatique est considérée comme la manifestation hépatique du syndrome métabolique et son spectre clinique s'étend de la stéatose simple (NAFLD pour non-alcoholic fatty liver disease) à la stéato-hépatite (NASH pour non-alcoholic steatohepatitis). L'une comme l'autre peuvent engendrer des complications, mais globalement leur histoire naturelle reste mal connue.Les résultats de l'étude française sont basés sur 125.052 patients NAFLD/NASH ayant été hospitalisés entre 2009 et 2015. Parmi ces patients 1,2% avaient été diagnostiqués au stade de cirrhose compensée, 6,3% au stade de cirrhose décompensée et 0,9% au stade d'hépatocarcinome cellulaire.Lors de la première année de suivi, il y a eu 4 fois plus de diagnostic de cirrhose décompensée (0,96%) que de cirrhose compensée (0,20%), ce qui signifie clairement que la cirrhose compensée est très largement sous-diagnostiquée.Dans le cadre du suivi pouvant aller jusqu'à 7 ans, au total 5,6% des patients ont progressé vers un stade plus sévère et le fait le plus saillant est sans doute que plus d'un sujet sur 4 présentant une cirrhose a fait une décompensation (27,5%), un signal fort en faveur d'un dépistage précoce et d'une prise en charge appropriée pour enrayer l'évolution et tenter de réduire la mortalité.Cette mortalité était élevée à tous les stades et augmentait avec la sévérité de l'atteinte. Lors de la première année de suivi, le taux était de 2,1% chez les non-progresseurs, de 4,6% en cas de cirrhose compensée et 4 fois plus élevé (19,1%) en cas de décompensation. Cette tendance s'est poursuivie durant les sept années de suivi, les taux cumulés de mortalité s'établissant à 7,9% pour les patients NAFLD/NASH (à titre de comparaison le taux de mortalité d'une population de même âge est de 4,6%), 16,3% en cas de cirrhose et 34,6% en cas de cirrhose décompensée. D'après la communication de Jérôme Boursier et al. ILC 2019 THU-299.