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Pendant cinq ans, de 2008 à 2012, grâce aux données épidémiologiques et cliniques recueillies auprès de neuf hôpitaux volontaires en France, les auteurs ont mené une étude sur la présence de la bactérie B. cereus à l'hôpital. Elle a porté sur 39 patients, pour la plupart immunodéprimés et dont huit sont décédés des suites de l'infection.Naturellement présente dans les sols, les aliments, quasiment sur toutes les surfaces, et sur la peau humaine, troisième agent responsable d'infections alimentaires en Europe, B. cereus a été isolée à partir de prélèvements sanguins de ces patients. Une caractérisation approfondie (phénotypique et génotypique) des souches bactériennes a été effectuée.Huit groupes de patients porteurs de la même souche ont ainsi été identifiés, une souche infectant jusqu'à quatre patients. En particulier, une même souche de B. cereus a été détectée à deux ans d'intervalle chez deux patients hospitalisés dans des services différents. L'agent pathogène est donc une source d'infection pour les patients hospitalisés, probablement en raison de la capacité de B. cereus à produire des spores et/ou à former des biofilms.Par ailleurs, la caractérisation moléculaire des souches a permis de montrer qu'une souche de même profil génétique pouvait être identifiée chez plusieurs patients au sein d'un même hôpital, mais également entre différents établissements hospitaliers.Ces résultats mettent en évidence la nécessaire vigilance vis-à-vis de B. cereus à l'hôpital, tout particulièrement chez les personnes immunodéprimées et ils ouvrent des pistes vers la mise au point de tests diagnostiques, basés sur les facteurs de virulence, capables de distinguer les souches de B. cereus présentant ou non un danger pour la santé humaine.(références : PLOS ONE, 23 mai 2018, doi : 10.1371/journal.pone.0194346, et Inserm, communiqué de presse, 25 mai 2018)