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Des chercheurs zurichois, en collaboration avec l'école d'infirmières La Source, ont examiné les sources de stress les plus courantes chez les enfants, les adolescents, leurs parents et les jeunes adultes et l'impact psychologique du premier confinement imposé dans le cadre de la pandémie de Covid-19.Pour cette étude, ils ont inclus des échantillons représentatifs (pour la Suisse) de 1 627 jeunes adultes âgés de 19 à 24 ans ainsi que de 1 146 enfants et adolescents âgés de 12 à 17 ans et leurs parents. Ils ont évalué les symptômes de divers problèmes de santé mentale, l'utilisation d'Internet et le stress perçu lors du premier lock-down.L'étude confirme que de nombreux jeunes adultes, les femmes en particulier, ont développé des symptômes de maladie mentale au cours du premier confinement. 54% des jeunes femmes et 38% des jeunes hommes signalent des symptômes légers à sévères de dépression, tandis que près de la moitié des jeunes femmes (47%) et un tiers (33%) des jeunes hommes déclarent avoir éprouvé une anxiété légère à sévère durant la première phase de la pandémie. Dans l'ensemble, plus d'un tiers des enfants et adolescents ont été dépistés positifs pour l'un des problèmes de santé mentale évalués dans l'étude. Plus de 20% des garçons et des filles présentaient des symptômes liés au trouble d'hyperactivité avec déficit de l'attention (TDAH). 18% des filles et 11% des garçons ont affiché un comportement indiscipliné et colérique et donc des symptômes de ce que l'on appelle le trouble oppositionnel avec provocation (TOD). De plus, les symptômes d'anxiété ont touché 14% des filles et 13% des garçons, tandis que des symptômes de dépression ont été signalés par 10% des filles et 5% des garçons.Pendant le confinement, le temps médian passé sur Internet par les enfants, les adolescents et les jeunes adultes a été de 240 minutes par jour. Plus de 40% des hommes et 35% des femmes ont utilisé Internet plus de 4 heures par jour, tandis qu'environ 8% des enfants, adolescents et jeunes adultes ont passé plus de six heures en ligne. Dans l'ensemble, 30% des enfants et 21% des jeunes adultes répondaient aux critères d'utilisation problématique d'Internet."L'incertitude lors du confinement a été considérable et a eu un impact négatif sur la santé mentale," conclut le Pr Mohler-Kuo. "Les enfants et les adolescents sont particulièrement exposés au risque de développer des troubles psychiques. Ils ont été stressés par le fait de devoir reporter ou annuler des projets ou événements importants et de ne pas pouvoir participer aux activités sociales et aux routines normales pendant les loisirs et l'école. Les adultes étaient plutôt inquiets de ne pas savoir quand finirait la pandémie, d'avoir à faire face aux perturbations de la vie sociale et de devoir réorganiser leur travail et leur vie de famille."(référence : International Journal of Environmental Research and Public Health, 27 avril 2021, doi : 10.3390/ijerph18094668)