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Depuis le début de la pandémie, de multiples scientifiques vantent les bienfaits de la vitamine D face au SARS-CoV-2. Oui ou non, est-elle efficace ? La question n'est pas tranchée. En octobre 2020, une étude a montré que 82 % des 200 patients hospitalisés en Espagne pour Covid-19 étaient carencés en vitamine D et que les patients ayant reçu des compléments de cette vitamine étaient moins enclins à développer des formes graves de la maladie. (1)Mais en février dernier, une autre recherche brésilienne a fait valoir en revanche que l'utilisation de la vitamine D pour le traitement des patients hospitalisés atteints de la Covid-19 modérée à sévère n'offre pas une plus grande efficacité par rapport au placebo. (2)Une nouvelle recherche américaine, présentée à l'ENDO 2021, la réunion annuelle de l'Endocrine Society, a voulu déterminer si le fait de recevoir une supplémentation en vitamine D avant d'être admis à l'hôpital entraîne une Covid-19 moins grave chez les patients carencés en vitamine D. (3)Pour le savoir, les scientifiques ont suivi 124 patients adultes présentant un faible taux de vitamine D, tel que mesuré jusqu'à 90 jours avant leur admission à l'hôpital pour Covid-19. Ils ont comparé les sujets ayant bénéficié d'un supplément d'au moins 1 000 unités de vitamine D par semaine avec ceux n'en ayant pas reçu, afin de savoir si cela avait une incidence sur la mise sous assistance respiratoire ou leur risque de mortalité.Les résultats indiquent que les patients avec supplémentation en vitamine D ont moins de risques d'être mis sous assistance respiratoire ou de mourir après leur admission en service de réanimation. Mais le taux de Covid-19 sans complication n'est cependant pas statistiquement significatif : 37,5% des patients non supplémentés vs 33,3% de ceux qui l'ont été."Bien que nous n'ayons pas été en mesure de démontrer un lien définitif avec les formes sévères de Covid-19, il est clair que les patients ayant une faible teneur en vitamine D devraient recevoir une supplémentation non seulement pour leur santé osseuse, mais aussi pour une meilleure protection contre les formes graves de Covid-19," estime le Dr Corinne Levitus, co-autrice de l'étude. "Nous espérons que notre recherche incitera les cliniciens à discuter de cette supplémentation avec leurs patients qui ont une faible teneur en vitamine D, car cela pourrait réduire leur risque de développer une forme sévère de la maladie."(références :(1)The Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism, 27 octobre 2021, doi : 10.1210/clinem/dgaa733,(2)JAMA, 17 février 2021, doi:10.1001/jama.2020.26848(3)Endocrine Society, Press Release, 20 mars 2021)