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Bien qu'il s'agisse d'un facteur de risque contributif bien connu pour plusieurs conditions et maladies chroniques, dont les comorbidités déjà associées à une Covid-19 sévère, l'inactivité physique a rarement été évoquée parmi les facteurs possibles de sévérité et de complications.Afin d'y voir plus clair, une équipe de chercheurs américains s'est penchée sur une cohorte de 48 440 patients adulte ayant reçu un diagnostic de Covid-19 entre le 1er janvier 2020 et le 21 octobre 2020. Leur âge moyen était de 47 ans, ils étaient à 62% des femmes, avec un IMC moyen de 31, correspondant à une obésité. La moitié des participants ne présentaient aucune comorbidité, 18% présentaient une seule comorbidité et 32% deux comorbidités ou plus.Tous avaient déclaré leur niveau d'activité physique régulière au moins trois fois entre le 19 mars 2018 et le 21 octobre 2020 dans des cliniques ambulatoires. Ils ont été classés en fonction de leur niveau d'activité physique autodéclarée : constamment inactifs (0 à 10 minutes de sport par semaine), actifs (11 à 149 minutes par semaine) ou respectant systématiquement les recommandations de l'OMS (au moins 150 minutes par semaine). 7% observaient systématiquement les recommandations, 15% étaient inactifs tandis que les autres faisaient état d'une certaine activité. Environ 9% ont été hospitalisés, 3% ont nécessité des soins intensifs et 2% sont décédés.Après prise en compte des facteurs de confusion possibles, tels que la race, l'âge et les conditions médicales sous-jacentes, les scientifiques ont constaté que les patients atteints de Covid-19 et qui sont inactifs multiplient le risque d'hospitalisation par 2,26, d'admission en soins intensifs par 1,73 et de décès par 2,49 comparativement aux personnes qui respectent systématiquement les directives en matière d'activité physique. Même par rapport aux personnes modérément actives, les inactifs sont pénalisés, avec un risque multiplié par 1,2 d'être hospitalisé, par 1,1 d'entrer en réanimation, et par 1,32 de décéder de la Covid-19. Des résultats qui suggèrent que toute quantité d'exercice physique peut être bénéfique.Par rapport aux facteurs de risque modifiables couramment cités, dont le tabagisme, l'obésité, le diabète, l'hypertension, les maladies cardiovasculaires et le cancer, l'inactivité physique apparaît comme le facteur de risque le plus important dans tous les résultats. Vaste et diversifiée sur le plan ethnique, l'étude conclut que seuls l'âge avancé et des antécédents de transplantation d'organe surpassent cet effet aggravant de l'inactivité.Certes, il s'agit d'une étude observationnelle qui ne démontre pas un lien de cause à effet et qui a pris en compte des données autodéclarées. Toutefois, sur la base des résultats obtenus, les auteurs recommandent aux organismes de santé publique de faire de la promotion de l'activité physique une priorité, et qu'elle soit intégrée aux soins médicaux de routine.(référence : British Journal of Sports Medicine, avril 2021, doi : 10.1136/bjsports-2021-104080)