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" The lower is better ". On a parfois tendance à faire descendre la pression systolique de certains patients aussi bas que possible. Il ne faut pas exagérer et on se rend compte intuitivement que cela peut devenir nuisible à un moment donné. D'ailleurs, même dans les guidelines, les valeurs cibles sont nuancées et on vient récemment de voir les normes américaines s'avérer plus tolérantes pour la notion de " pré-hypertension " ou de " pression normale haute ", appelée différemment selon le côté de l'Atlantique où l'on se trouve.Jusqu'où aller trop loin ? Mais jusqu'où peut-on aller et est-il intéressant de descendre plus bas que ne le proposent les recommandations ? Rodriguez et al. (USA) viennent de publier online dans le JAMA Internal Medicine une étude reprenant 4.480 patients provenant de la cohorte de l'Atherosclerosis Risk Study. Ces personnes ont été suivies pendant 21 ans avec pour critère primaire la survenue d'événements cardiovasculaires. Leur pression systolique a été mesurée à leur entrée dans l'étude, puis tous les trois ans. Ils ont été classés en trois catégories : systolique haute (140 mm Hg ou plus), standard (120-139) ou basse (moins de 120). Les résultats montrent que le range de pression optimale est de 120-139 : c'est notamment dans ce domaine de pressions que le taux d'AVC est le plus bas. L'incidence des accidents coronaires et de l'insuffisance cardiaque est également la plus basse à ces niveaux de pression systolique.A confirmer tout de même Chez les patients hypertendus qu'on a pu ramener à moins de 140 mm Hg, un abaissement ultérieur à 120 mm Hg n'amène aucun bénéfice supplémentaire. Cela vient contredire, concluent les auteurs de l'étude, l'adage médical selon lequel " the lower is the better ". Mais ils prennent tout de même la précaution de dire que, leur étude n'étant pas un essai clinique randomisé, elle devrait être confirmée. Un essai clinique d'envergure, appelé SPRINT, est paraît-il en cours de réalisation.