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Une greffe de microbiote fécal issu d'un donneur "sain" chez une personne présentant des troubles métaboliques a déjà montré, dans de précédents travaux, un réel potentiel sur la santé des receveurs dans la mesure où elle contribue à réguler leur poids et leurs paramètres métaboliques. Mais les résultats obtenus jusqu'à présent demeuraient contradictoires.Afin d'y voir plus clair, des chercheurs de l'Université d'Alberta ont réalisé un essai randomisé en double aveugle au cours duquel ils ont testé l'application d'une supplémentation quotidienne en fibres hautement fermentescibles et faiblement fermentescibles comme complément à la transplantation de microbiote fécal par voie orale auprès de 70 patients atteints d'obésité sévère (IMC supérieur à 40).Les participants, dont 61 ont terminé l'essai, étaient candidats à une chirurgie bariatrique et souffraient de symptômes du syndrome métabolique, tels que la résistance à l'insuline, l'hyperglycémie, l'hypertension artérielle, etc. Les greffes provenaient de quatre donneurs sains et maigres et ont été prises en une seule dose d'environ 20 capsules préparées en laboratoire, n'ayant ni goût, ni odeur.Cette technique a favorisé le rétablissement d'une meilleure sensibilité à l'insuline et a généré des niveaux plus élevés de "bonnes bactéries" intestinales en seulement six semaines au sein du groupe de patients ayant bénéficié d'une supplémentation en fibres faiblement fermentescibles. L'amélioration de la sensibilité à l'insuline a permis au corps d'utiliser le glucose plus efficacement, réduisant ainsi la glycémie. Aucun événement indésirable grave attribué au traitement ne s'est produit.La clé du succès a été de combiner à la greffe orale de microbiote fécal des suppléments de fibres qui ont favorisé la survie des microbes bénéfiques.Mettant en évidence l'intérêt d'un microbiote équilibré pour réguler son poids et ses paramètres métaboliques, cette l'étude ouvre une voie alternative à la chirurgie bariatrique. "Le potentiel d'amélioration de la santé humaine grâce au microbiome intestinal est immense," constate l'auteur principal, le Pr Karen Madsen.Une étude plus longue menée avec un plus grand nombre de participants doit encore valider ces résultats. (référence : Nature Medicine, 5 juillet 2021, doi : 10.1038/s41591-021-01399-2)