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Une durée et une qualité de sommeil suffisantes pourraient bien constituer un moyen oublié de prévenir et de traiter l'hypertension. Si les conclusions de la revue de littérature faite récemment par Gangwish (USA) sont correctes, ce serait à ajouter à l'arsenal des mesures hygiéno-diététiques à conseiller aux patients.Les prix du manque Ces auteurs détaillent leur revue de littérature en rappelant que les études de déprivation de sommeil, aussi bien que les travaux épidémiologiques sur des populations entières ou des études interventionnelles montrent l'efficacité potentielle de la qualité du sommeil dans la prévention de l'hypertension artérielle. Il a été montré, notamment, que la privation de sommeil amnène une hausse de la pression sanguine et de la fréquence cardiaque. On connaît l'importance de ces deux paramètres en tant que facteurs de risque cardiovasculaires et c'est sans doute une des composantes du lien entre un mauvais sommeil ou un sommeil insuffisant, d'une part, l'augmentation de fréquence des problèmes cardiovasculaires, d'autre part. Le manque chronique de sommeil augmente la pression sanguine moyenne de 24h et conduit à des adaptations structurelles. Des décalages dans les temps de sommeil perturbent les rythmes circadiens et la balance autonomique, ce qui favorise l'apparition d'un modèle tensionnel de type " non dipping ". Celui-ci aussi est connu comme facteur de risque cardiovasculaire. On note également des troubles des variations diurnes de l'éjection cardiaque et une augmentation de la variabilité de la pression sanguine. L'association entre ces anomalies et le manque de sommeil semble plus forte chez les adultes d'âge moyen qu'aux autres périodes de la vie. Elle est également plus forte chez les femmes que chez les hommes.Les avantages de la suffisance Il a encore été montré qu'un allongement de la durée du sommeil amène une réduction significative de la pression sanguine chez les personnes en " pré-hypertension " ou atteintes d'hypertension de stade 1. Elle devrait donc, au même titre que les mesures visant à améliorer la qualité du sommeil (essentiellement des mesures environnementales et diététiques), figurer au rang des conseils aux patients, tant en prévention primaire qu'en prévention secondaire ou même tertiaire.