Quand on parle d'acoustique, on pense spontanément aux salles de concert ou aux théâtres. Cependant, dans le cabinet médical aussi, l'acoustique est importante pour le bien-être et pour le confort du médecin et du patient.
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L'acoustique, c'est l'influence qu'une pièce exerce sur le son. Elle dépend de la taille et de la forme de la pièce, ainsi que des matériaux utilisés. Ce dernier point, précisément, est souvent une source de préoccupation, selon Ruben de Visser de la société Easy Noise Control. "Nous constatons que les immeubles de bureaux sont de plus en plus souvent construits avec des matériaux durs: des murs durs, des sols en béton, un plafond lisse et beaucoup de verre. C'est le cocktail idéal pour créer de l'écho." L'écho, ou, plus techniquement, un temps de réverbération trop long, est préjudiciable pour deux raisons. Premièrement, la compréhension lors d'une conversation diminue. Il faut donc plus de concentration pour mener une conversation efficace. De plus, travailler pendant de longues périodes dans un espace avec une mauvaise acoustique stimule la production de l'hormone du stress, le cortisol, ce qui entraîne la fatigue. Pour ces raisons, le temps de réverbération dans les bureaux, salles de classe et petits ateliers devrait se situer entre 0,5 et 0,7 seconde. C'est ce que prévoit la stratégie d'analyse des risques Sobane (pour Screening, Observation, Analyse et Expertise) du SPF Emploi, Travail et Concertation sociale. "Le temps de réverbération est mesuré en déclenchant un pistolet d'alarme dans la pièce", explique Ruben de Visser. "Un microphone enregistre le temps nécessaire pour que le son diminue de 60 décibels par rapport au coup initial. Par exemple, si le temps de réverbération est d'une seconde, alors je sais que c'est trop élevé pour un cabinet médical." L'acoustique d'un espace existant peut être améliorée en ajoutant des matériaux absorbant le son. On simule d'abord ces interventions dans un logiciel pour calculer l'effet sur le temps de réverbération. Il existe différentes solutions. Des "îlots de plafond" suspendus horizontalement peuvent être installés au plafond, ou on peut installer des panneaux verticaux, appelés "baffles". Il existe également des panneaux qui sont collés directement au plafond. Des panneaux muraux acoustiques peuvent aussi être placés sur les murs. "Surtout pour les murs qui sont proches les uns des autres, cela a beaucoup d'effet, car un tel panneau élimine les réverbérations entre les murs", déclare Ruben de Visser. Une solution qui couvre à la fois le plafond et les murs donne généralement les meilleurs résultats. "Au vu de ses bénéfices, le coût du traitement acoustique d'une pièce est raisonnable", affirme Ruben de Visser. "Je calcule généralement pour une entreprise le retour sur investissement sur la base d'une amortissement de trois ans. Si l'on regarde ce que cela coûte par jour et par employé, c'est négligeable. Lorsque les gens sont exposés pendant une longue période à un temps de réverbération trop élevé, cela peut entraîner des absences pour maladie, ce qui coûte également de l'argent." "Dans le cadre de nouvelles constructions et de rénovations à grande échelle, l'acoustique devrait être une préoccupation dès la phase de conception", selon l'expert acoustique. "Lors de la rénovation des immeubles de bureaux, les plafonds acoustiques existants sont parfois complètement retirés, car l'architecte souhaite une esthétique industrielle où l'infrastructure technique est bien visible. Cela crée des problèmes d'acoustique, et nous sommes alors sollicités pour les résoudre. Mais je collabore aussi souvent avec des architectes pour prendre en compte l'acoustique dès la phase de conception préliminaire, dans le choix des matériaux."