...

Frank Vandenbroucke était de passage en région verviétoise (province de Liège), ce mardi après-midi, dans le cadre de la convention " Psychologie de première ligne " (PPL) de la réforme des soins de santé mentale. Nous lui avons demandé comment il percevait la colère des médecins, ces dernières semaines, face à son projet de loi permettant aux pharmaciens de vacciner aussi contre la grippe, dès cet automne." Je sais qu'il y a pas mal de discussions, qu'il y a eu des réactions ", reconnaît d'emblée le ministre. " J'ai promis aux représentants des organisations syndicales des médecins d'organiser une concertation entre les pharmaciens et les médecins, via une ASBL spécifiquement organisée pour ce type de concertation. Je crois qu'il est utile que les pharmaciens et les médecins se voient pour réfléchir à différentes modalités de coopération. Entre-temps, le Gouvernement a décidé d'envoyer un avant-projet de loi qui permet la vaccination aussi pour la grippe aux pharmaciens. Il a été envoyé au Conseil d'Etat car le temps presse, évidemment. "Si Frank Vandenbroucke dit entendre les contestations du corps médical, sa priorité n'en demeure pas moins d'élargir au maximum la couverture vaccinale : " Je sais que les médecins sont inquiets en la matière, mais je crois vraiment qu'il faut maximaliser la couverture de la vaccination, tant contre la grippe que contre le covid. C'est absolument nécessaire, aussi pour aider les médecins, aider les hôpitaux pour éviter à nouveau un grand nombre d'hospitalisations et un débordement dans la pratique des médecins généralistes. Donc maximaliser la couverture par la vaccination dans les groupes cibles - les personnes âgées, avec des problèmes de santé, d'immunité -, et maximaliser l'effort de vaccination, particulièrement dans les villes, ça requiert aussi une action dans les pharmacies. Je sais que c'est un argument controversé, mais j'en suis absolument persuadé. Entre-temps, j'ai promis aux représentants des syndicats d'organiser cette concertation entre pharmaciens et médecins pour voir très concrètement comment on peut s'organiser pour maximaliser, avec les compétences existantes. "Parmi les inquiétudes des syndicats médicaux, celle de perdre de vue une population vulnérable qui vient en consultation pour cette vaccination, ce qui permet de faire un bilan de santé en même temps. " C'est absolument correct ", concède Frank Vandenbroucke, " et particulièrement dans les plus grandes villes, il y a aussi des patients qui n'ont pas de médecin généraliste. Évidemment, il faut essayer de remédier à cette situation sur le fond mais entre-temps, il y a une urgence, c'est la vaccination. Je songe particulièrement aux gens qui n'ont pas de généraliste - évidemment, il faut essayer d'élargir le champ d'action des médecins généralistes, créer des liens stables entre patients, citoyens et médecins généralistes -, mais aussi longtemps qu'il y a des gens qui n'ont pas de médecin généraliste et pour qui, peut-être, le médecin généraliste n'est pas un choix évident, mais qui entrent de temps en temps dans une pharmacie, pour ces personnes-là, je crois que la vaccination par les pharmaciens peut quand même être un véhicule de mobilisation pour une campagne de vaccination. "