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En octobre-novembre 2020, une enquête transversale par questionnaire a été menée auprès des prestataires de soins de santé, généralistes et infirmiers, impliqués dans la vaccination de la population générale de trois pays francophones (Belgique, France, Québec) pour mesurer leur volonté d'accepter les futurs vaccins Covid-19 pour eux-mêmes et de les recommander à leurs patients. Notre journal avait à l'époque invité ses lecteurs à y participer.En Belgique, cette étude a été dirigée par Nicolas Dauby (CHU Saint-Pierre, Université libre de Bruxelles). Elle a été réalisée en en collaboration entre Pierre Verger (ORS PACA et Inserm, France), Eve Dubé (centre de recherche du CHUS & Université de Laval, Québec.Les chercheurs identifient trois principaux facteurs indépendamment associés à une hésitation forte ou à refus:- La perception que la sécurité d'un vaccin développé dans l'urgence ne peut être garantie et qu'il est préférable d'acquérir une immunité "naturelle" vis-à-vis d'un pathogène que d'être vacciné- Ne pas être personnellement vacciné contre la grippe est également associé à une plus grande hésitation.- Une méfiance (ou manque de confiance) envers les autorités sanitaires (ministère de la Santé) et la science est également associée à une plus grande hésitation."Ces déterminants sont retrouvés dans les trois pays et pour les deux professions (médecin généraliste et infirmière) donc indépendants du background culturel ou professionnel ", communiquent les auteurs de l'étude. " À noter que le fait d'être médecin généraliste en Belgique est associé à une plus grande hésitation/ refus par rapport à leur collègues français et québécois. " " Les patients sont plus enclins à accepter un vaccin si celui-ci est clairement recommandé par leur médecin. Même si en Belgique, pour le moment, la vaccination ne passe pas directement par les médecins généralistes, ils ont un rôle de conseil vis-à-vis de leur patientèle : "si vous vous faites vacciner, je me ferai vacciner docteur"", explique Nicolas Dauby ."Notre étude identifie donc un sous-groupe de professionnels de la santé qui doit bénéficier d'une information sur les vaccins actuels et à venir, et montre donc l'importance d'intégrer les éléments relatifs au développement de vaccins dans le cursus des futurs professionnels de la santé. Enfin, elle souligne les messages essentiels à faire passer (développement, sécurité, immunité supérieure à infection naturelle) ", soulignent les auteurs de l'étude.