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Bien entendu, la Cour suprême n'a pas ce pouvoir. Les États-Unis, inspirés par Montesquieu, vivent sous le régime de la séparation des Pouvoirs. C'est pourquoi la Cour suprême a refusé catégoriquement de s'immiscer au coeur des allégations de fraude électorale soulevées par Donald Trump en 2020. Celui-ci a par contre proposé pendant son mandat trois juges conservateurs à la Cour suprême, déplaçant le curseur vers le conservatisme. C'est sa victoire "posthume".La Cour suprême n'a pas interdit l'avortement mais l'a déconstitutionnalisé à la lumière de deux critères: de quelle manière l'avortement s'inscrit-il ou pas dans l'histoire profonde des États-Unis et en quoi est-il ou non un droit constitutionnel au même titre que, par exemple, la liberté religieuse.La réponse à ces deux questions étant négative pour une majorité de juges suprêmes, la Cour laisse désormais aux différents États le soin d'autoriser ou d'interdire l'avortement. Les États progressistes (Californie, Washington DC, New York, etc.) maintiendront ce droit tandis que les États conservateurs du centre du pays l'interdiront, selon un processus démocratique. Cela reste une très mauvaise nouvelle pour ceux qui tiennent à ce droit puisque le journal Nature a calculé que les femmes en demande d'avortement devront désormais parcourir en moyenne 441 km au lieu de 58 pour accéder à une clinique ad hoc éventuellement dans un autre État. Quant à faire voter une loi fédérale autorisant l'avortement dans l'ensemble du pays, comme le souhaite Joe Biden, il y a loin de la coupe aux lèvres alors que Sénat et Chambre devraient repasser entre les mains des Républicains en novembre... Lire notre analyse dans notre édition papier