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Le Dr Bejjani souligne que l'Absym est tout à fait favorable à la protection financière des bénéficiaires de l'intervention majorée (BIM) et que le mécanisme du Maximum à facturer réduit déjà fortement les dépenses de santé de ces derniers. "En outre, en ambulatoire le patient peut toujours s'adresser à un médecin conventionné, et en hospitalisation les suppléments d'honoraires et de chambres sont interdits dans les chambres et deux lits que le patient peut demander et enfin, le dernier accord médico-mutualiste prévoit que le tarif conventionné peut aussi être demandé pour les soins ambulatoires (hors hospitalisation) qui ne peuvent être dispensés qu'en milieu hospitalier. Par exemple, chaque hôpital doit pouvoir offrir des scanners ou de la résonance magnétique nucléaire aux tarifs conventionnés, même pour les patients non hospitalisés", rappelle le Dr Bejjani. L'anesthésiste souligne également que la Belgique est un des pays européens où les patients doivent payer le plus de leur poche pour les soins de santé (+/_25% soit un quart du coût de la santé) . "Ce n'est pas lié aux suppléments demandés en ambulatoire, qui restent marginaux, mais à l'ensemble des quote-parts des patients dans les factures d'hôpital, de médicaments et implants ou de tickets-modérateurs", commente le Dr Bejjani qui estime qu'avant de prendre cette mesure les autorités devraient plutôt se poser la question de savoir pourquoi les spécialistes quittent l'hôpital et pourquoi le taux de convention est plus bas dans certaines spécialités extrahospitalières et nettement moindre en médecine spécialisée qu'en médecine générale. "Il est temps de soutenir la médecine spécialisée aussi !", avance le vice-président de l'Absym. "La majorité des médecins qui refusent la convention ou sortent des hôpitaux, le font pour essayer de retrouver un peu moins de contraintes dans la pratique et du bien-être""Si en soi, beaucoup de médecins n'appliquent déjà pas de suppléments chez les patients BIM, la mesure reste inacceptable parce qu'elle ne se justifie pas et serait symboliquement un très mauvais signal pour les médecins, qui je le rappelle, n'ont reçu aucun soutien quand des centaines de millions ont été avancés pour soutenir le secteur des hôpitaux ces deux dernières années", pointe le Dr Bejjani qui conseille aux autorités d'avancer rapidement dans la réforme du financement hospitalier - et principalement dans les discussions sur la nomenclature et sur la transparence demandée sur les retenues d'honoraires au sein des hôpitaux, - avant de prendre une mesure aussi vexatoire pour le corps médical que celle qui est actuellement discutée en médico-mut. "Ce genre de manoeuvre risque de mettre le feu aux poudres. Le ras-le-bol du corps médical est immense et de plus en plus pour les médecins spécialisées et probablement encore plus les cliniciens hospitaliers. Cet avant-projet de loi pourrait aussi amener à une rupture de la convention médico-mutualiste en cours pour 2022-2023", soutient Gilbert Bejjani.