Le laboratoire d'Immunologie cellulaire et moléculaire (LCMI) de l'Université de Liège, sous la direction de Fabrice Bureau et Christophe Desmet, cherchait à mieux comprendre l'origine des éosinophiles et de l'éosinophilie, et les effets des traitements ciblant les éosinophiles. Les résultats de leurs recherches paraissent dans la prestigieuse revue d'immunologie, Immunity.

Le rôle biologique des éosinophiles reste mal compris. "Des études récentes proposent que les éosinophiles participent au contrôle de notre métabolisme graisseux, à la réparation de certains de nos tissus, ou encore qu'ils nous aident à combattre certaines infections et cancers", explique un communiqué de l'ULiège. "Au-delà de leurs potentielles actions bénéfiques, les éosinophiles ont généralement mauvaise réputation auprès des médecins. En effet, dans certaines maladies très fréquentes comme l'asthme ou la rhinosinusite allergique, les éosinophiles sont anormalement nombreux dans le sang et les tissus. On parle alors d'éosinophilie. Elle est un signe clinique aidant au diagnostic de ces maladies dites "à éosinophiles" et aiguille leur traitement. On sait que l'éosinophilie est soutenue par une production accrue d'éosinophiles par la moelle osseuse." Depuis les années 1990, il est apparu qu'une protéine de signalisation particulière, la cytokine Interleukine-5 (IL-5), est indispensable à l'éosinophilie. La découverte a permis l'avènement de thérapies de précision ciblant l'IL-5 à l'aide d'anticorps monoclonaux pour traiter les formes sévères des maladies à éosinophiles. Les effets des traitements bloquant l'IL-5 sur les éosinophiles restent cependant peu décrits.

Et si c'était l'inverse?

"Ces questions souffraient auparavant d'une définition trop rudimentaire de la voie de développement des éosinophiles dans notre moelle osseuse", explique Christophe Desmet. Deux doctorants du laboratoire liégeois, Joseph Jorssen et Glenn Van Hulst, ont combiné leurs talents en bioinformatique et cytométrie en flux avec l'aide du Giga (plateformes de génomique et de cytométrie en flux) pour caractériser très finement, par différentes approches d'analyse de leur composition en protéines de surface et en ARN messager, les éosinophiles aux différents stades de leur développement. Bien que la souris reste un modèle de référence, une collaboration avec le service d'Hématologie du CHU et du Giga a permis d'obtenir aussi une cartographie très détaillée et actualisée du développement des éosinophiles dans la moelle osseuse humaine, et d'en observer par la même occasion la conservation au cours de l'évolution.

L'IL-5 ralentit la maturation des éosinophiles en devenir et leur permet ainsi de se multiplier plus longtemps.

"Ce travail de caractérisation poussé fournit à la communauté des méthodes simples d'utilisation, ainsi que des données bioinformatiques en libre accès qui faciliteront grandement les études futures des éosinophiles", estiment les chercheurs. A l'aide de ces ressources, la même étude a montré que l'IL-5 n'agit pas vraiment comme le croyaient jusqu'ici chercheurs et cliniciens. La plupart pensaient en effet que l'IL-5 favorisait la maturation des cellules allant devenir des éosinophiles et que les traitements ciblant l'IL-5 bloquaient cette maturation. "Notre étude soutient en fait l'hypothèse inverse", explique Christophe Desmet. " L'IL-5 ralentit la maturation des éosinophiles en devenir et leur permet ainsi de se multiplier plus longtemps. C'est en stimulant cette "amplification de transit" que l'IL-5 promeut l'éosinophilie et c'est en inhibant ce processus que les traitements ciblant l'IL-5 la réduisent ".

L'étude (FNRS, ULiège et Fonds Fredericq) fournit des ressources, méthodes et nouvelles perspectives pour comprendre l'origine des éosinophiles, les effets des thérapies de précision actuelles, et la régulation du développement et du nombre d'éosinophiles en situation normale ou de maladie. "Elle devrait contribuer à accélérer la recherche et développement visant à cibler ou utiliser les éosinophiles dans de nombreux domaines de la santé humaine", se réjouit l'Université de Liège.

Le laboratoire d'Immunologie cellulaire et moléculaire (LCMI) de l'Université de Liège, sous la direction de Fabrice Bureau et Christophe Desmet, cherchait à mieux comprendre l'origine des éosinophiles et de l'éosinophilie, et les effets des traitements ciblant les éosinophiles. Les résultats de leurs recherches paraissent dans la prestigieuse revue d'immunologie, Immunity.Le rôle biologique des éosinophiles reste mal compris. "Des études récentes proposent que les éosinophiles participent au contrôle de notre métabolisme graisseux, à la réparation de certains de nos tissus, ou encore qu'ils nous aident à combattre certaines infections et cancers", explique un communiqué de l'ULiège. "Au-delà de leurs potentielles actions bénéfiques, les éosinophiles ont généralement mauvaise réputation auprès des médecins. En effet, dans certaines maladies très fréquentes comme l'asthme ou la rhinosinusite allergique, les éosinophiles sont anormalement nombreux dans le sang et les tissus. On parle alors d'éosinophilie. Elle est un signe clinique aidant au diagnostic de ces maladies dites "à éosinophiles" et aiguille leur traitement. On sait que l'éosinophilie est soutenue par une production accrue d'éosinophiles par la moelle osseuse." Depuis les années 1990, il est apparu qu'une protéine de signalisation particulière, la cytokine Interleukine-5 (IL-5), est indispensable à l'éosinophilie. La découverte a permis l'avènement de thérapies de précision ciblant l'IL-5 à l'aide d'anticorps monoclonaux pour traiter les formes sévères des maladies à éosinophiles. Les effets des traitements bloquant l'IL-5 sur les éosinophiles restent cependant peu décrits."Ces questions souffraient auparavant d'une définition trop rudimentaire de la voie de développement des éosinophiles dans notre moelle osseuse", explique Christophe Desmet. Deux doctorants du laboratoire liégeois, Joseph Jorssen et Glenn Van Hulst, ont combiné leurs talents en bioinformatique et cytométrie en flux avec l'aide du Giga (plateformes de génomique et de cytométrie en flux) pour caractériser très finement, par différentes approches d'analyse de leur composition en protéines de surface et en ARN messager, les éosinophiles aux différents stades de leur développement. Bien que la souris reste un modèle de référence, une collaboration avec le service d'Hématologie du CHU et du Giga a permis d'obtenir aussi une cartographie très détaillée et actualisée du développement des éosinophiles dans la moelle osseuse humaine, et d'en observer par la même occasion la conservation au cours de l'évolution."Ce travail de caractérisation poussé fournit à la communauté des méthodes simples d'utilisation, ainsi que des données bioinformatiques en libre accès qui faciliteront grandement les études futures des éosinophiles", estiment les chercheurs. A l'aide de ces ressources, la même étude a montré que l'IL-5 n'agit pas vraiment comme le croyaient jusqu'ici chercheurs et cliniciens. La plupart pensaient en effet que l'IL-5 favorisait la maturation des cellules allant devenir des éosinophiles et que les traitements ciblant l'IL-5 bloquaient cette maturation. "Notre étude soutient en fait l'hypothèse inverse", explique Christophe Desmet. " L'IL-5 ralentit la maturation des éosinophiles en devenir et leur permet ainsi de se multiplier plus longtemps. C'est en stimulant cette "amplification de transit" que l'IL-5 promeut l'éosinophilie et c'est en inhibant ce processus que les traitements ciblant l'IL-5 la réduisent ".L'étude (FNRS, ULiège et Fonds Fredericq) fournit des ressources, méthodes et nouvelles perspectives pour comprendre l'origine des éosinophiles, les effets des thérapies de précision actuelles, et la régulation du développement et du nombre d'éosinophiles en situation normale ou de maladie. "Elle devrait contribuer à accélérer la recherche et développement visant à cibler ou utiliser les éosinophiles dans de nombreux domaines de la santé humaine", se réjouit l'Université de Liège.